Fellini, confidences retrouvées

Vendredi 27 octobre à 22.55

Le 31 octobre 2023 marque le 30e anniversaire de la mort de Federico Fellini, l’un des réalisateurs les plus récompensés de l’histoire du cinéma, l’un des plus libres et audacieux.

La Strada, Les Nuits de Cabiria, La Dolce Vita, Satyricon, Fellini Roma, Casanova, Amarcord, Huit et demi, Juliette des Esprits...

Toutes les œuvres de ce maître à l’imaginaire débridé furent accompagnées d’un parfum de scandale à leur sortie.

Reposant sur un entretien perdu et redécouvert de Fellini, réalisé par Jean-Christophe Rosé en 1981, ainsi que sur des extraits de ses films et de making-of de ses tournages, ce documentaire dresse un portrait intime du cinéaste tel qu’en lui-même.

Nous revivons le parcours intense de ce maestro qui a traversé le XXe siècle — la dictature fasciste de Mussolini, l’âge d’or du cinéma italien quand Cinecittà était un « Hollywood sur Tibre », jusqu’aux années Berlusconi.

Fellini disait que le cinéma était son grand alibi, sa raison de vivre.

Ses confidences sur son rapport au réel, aux rêves, aux névroses, à la folie, aux femmes, à ses acteurs fétiches Marcello Mastroianni et Giulietta Masina, sa muse et le grand amour de sa vie, révèlent un visionnaire d’une étonnante modernité et complexité.

Note d'intention du réalisateur

En 1981, j’ai eu la chance de rencontrer et de connaître Federico Fellini, un personnage hors du commun. L’INA désirait consacrer au maître italien l'un des numéros de sa série « Mémoire », dédiée à de grandes personnalités qui ont marqué le XXe siècle. Je connaissais personnellement l'un de ses collaborateurs qui m’a permis d’entrer en contact avec lui et d’obtenir son accord à un moment important de sa vie, mais n’anticipons pas…

Un an auparavant, son dernier film, La Cité des femmes, avait suscité l’habituel tollé lié aux œuvres du Maître : gens du spectacle se haussant du col pour paraître proches de lui, journalistes aux abois, scandale sociétal. Malgré tout le tapage, le film avait été un échec. Comme toujours, Fellini feignait de s’amuser de tout ce cirque, en réalité il en était affecté, car il peinait à monter son prochain film.

Le cinéaste italien traversait donc une période d’isolement qui le rendait plus disponible que d’habitude. J’eus le privilège de passer du temps avec lui. Durant trois jours, j’ai pu longuement le filmer et l’enregistrer. Lors de notre entretien, beaucoup de thèmes furent abordés concernant sa biographie, sa vie professionnelle, ses inspirations, son métier.
Pendant quelque temps, j’ai continué à le voir et à lui rendre visite sur ses tournages quand je passais à Rome, et puis nos rencontres se sont espacées jusqu’à nous perdre de vue.

Au moment de sa mort en 1993, j’ai voulu reprendre certains éléments de cet entretien pour un film que je me proposais de faire à cette occasion. Quelles ne furent pas ma déception, ma tristesse et ma rage d’apprendre alors que le producteur avait perdu les rushes sonores de notre travail commun.
Seuls subsistaient deux films de 52 minutes, tirés à l’époque des entretiens. Le reste étant réduit à l’état d’images muettes.

Aujourd’hui, à l’occasion du 30e anniversaire de sa mort, j'ai choisi de lui consacrer un nouveau documentaire en exhumant certaines parties qui demeurent de ce qu’il m’avait confié en 1981, corroborées par des extraits de ses films et des making-of de ses tournages.

Je n’ai jamais oublié cette rencontre avec Fellini, ni tout ce qu’elle m’a fait découvrir et m’a apporté. Pour cet imaginatif, il n’y a de réalité pour chacun, que celle déterminée par sa propre interprétation du monde. Ainsi Fellini reste-t-il d’une prodigieuse modernité. Tout ce qui se jouait déjà à l’époque dans ses films, résonne plus que jamais en notre début de XXIe siècle. 
Cette critique du collectif et de l’uniformisation des individus l’a souvent fait taxer de réactionnaire et d’élitiste, alors même que son œuvre est d’abord un hymne à l’être humain et à l’originalité de chaque personne. C’est toute la force et le paradoxe de ce visionnaire de s’être toujours montré, au-delà des apparences, profondément réaliste.  

 

Dès le 27 octobre, retrouvez le film La Dolce Vita en version remasterisée sur France.tv

Documentaire inédit

62 min

Pproduction
Nilaya Productions

Produit par
Patricia Boutinard Rouelle
et Marianne Jestaz

Avec la participation de
France Télévisions

Avec le soutien de la
Procirep -
Société des Producteurs

et de l'Angoa

Avec la participation du
CNC et de Ale Kino+

Écrit et réalisé par
Jean-Christophe Rosé

Montage  
Baptiste Saint-Dizier

Narration  
Vladislav Galard

Voix Federico Fellini
Nicolas Bouchaud

Distribution internationale  
ZED

 

France Télévisions
Unité documentaire
Catherine Alvaresse
Antonio Grigolini
Julie Grivaux
Pôle histoire et culture
Emmanuel Migeot
Nathalie Kaminsky

À voir sur 
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Disponible sur
 © france.tv

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