Communiqué de presse
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Savez-vous où finissent les pots de yaourts que vous jetez consciencieusement dans votre poubelle de tri ? Vous pensez qu’ils sont recyclés en nouveaux pots de yaourts ? Non : la plupart du temps, ils sont brûlés, et parfois même, à l’étranger ! Hugo Clément révèle les dessous des filières de recyclage et nous montre pourquoi la consigne ne parvient pas à s’imposer en France, alors que c’est mieux pour la planète et moins cher pour le consommateur.
Édito de Hugo Clément
Le gouvernement a promis à plusieurs reprises ces dernières années le retour de la consigne. C’est plus écolo et moins cher pour le consommateur ! 92% des Français sont favorables au retour de la consigne (enquête IPSOS 2023). Pourtant, nous ne voyons rien arriver dans nos supermarchés. Nous avons voulu comprendre ce qui coinçait et nous avons découvert que des industriels menaient un intense lobbying pour décrédibiliser la consigne qui fonctionne pourtant très bien chez nos voisins européens et qui marchait très bien jusque dans les années 90 en France ! Le tout, au profit des emballages à usage unique.
Pour mesurer l’avantage écologique de la consigne, nous avons remonté les filières de recyclage. Nous sommes tombés des nues en découvrant que seuls 3% des pots de yaourts en France sont véritablement recyclés. Des centres de tri ont bien du mal à les isoler des autres déchets recyclables. Ils finissent donc brûlés, pour la plupart dans des cimenteries en France, ou pire : certains sont envoyés en Suède et utilisés comme combustible pour faire de l’électricité et du chauffage urbain. Si beaucoup de grands industriels traînent des pieds, des PME se lancent dans la consigne contre vents et marées. J’ai été impressionné par ma rencontre avec l’ancien PDG de Saint-Gobain : après avoir fait fabriquer des milliards de bouteilles en verre, il se mobilise pour mettre au point un système de nettoyage des bouteilles et de pots de yaourts pour qu’on puisse les réutiliser. Il est en train de créer un réseau de consigne à échelle industrielle, dont nous pourrons tous profiter.
Des séquences fortes
Quelle proportion de pot de yaourt est-elle réellement recyclée en France ?... 3% !!!
Nous découvrons que beaucoup de centres de tri peinent à isoler les pots de yaourt en polystyrène. L’immense majorité est brûlée, le plus souvent pour faire tourner des cimenteries. Seules 2 000 tonnes par an, soit 3% de tous nos pots de yaourt, sont réellement recyclées en pots de fleurs ou en cintres, mais pas en France ! En Espagne, à Valence. Aucune infrastructure n’est capable de recycler des pots de yaourts en France.
Un centre de surtri des déchets recyclables appelle les gendarmes pour nous éloigner de l’usine
Nous comprenons que sur ce site en Bourgogne, les professionnels n’arrivent pas à trier les pots de yaourt déposés par des Français dans la poubelle de tri. Nous apprenons finalement que la plupart des pots finissent brûlés pour alimenter des cimenteries.
On envoie certains déchets de la poubelle jaune… en Suède !
Une partie des emballages plastiques jetés dans la poubelle jaune qui n’ont pas réussi à être séparés dans les centres de tri sont vendus comme combustible. Ils partent par bateau vers la Suède où ils servent à fabriquer de l’électricité ou alimenter un système de chauffage. Une énergie présentée comme verte produite avec nos déchets recyclables.
Attention à la fausse consigne !
Ça a la couleur de la consigne, c’est l’idée de la consigne mais ce n’est pas de la consigne ! En France, près de 1 000 bornes aux abords des supermarchés permettent de collecter des bouteilles en plastique usagées en échange de bon d’achat. Mais ces bouteilles ne sont pas ré-utilisées, elles sont broyées pour créer de nouvelles bouteilles, exactement comme si on les mettait dans la poubelle de recyclage.
Des lobbys se mobilisent contre la consigne
Dans les stations du métro de Bruxelles empruntées par les parlementaires européens, une campagne de publicité en faveur des emballages à usage unique a été affichée. Elle dénigre la consigne et le réemploi à grand renfort de chiffres trompeurs.
En France, le sénateur qui présidait la commission sur la loi anti-gaspillage nous révèle qu’il n’a jamais reçu autant de sollicitations : selon le décompte officiel, 3 338 actions de lobbying ont été comptées rien que pour cette loi, c’est le record de France.
La bouteille en plastique consignée, ça existe… en Allemagne !
Et c’est même une habitude depuis très longtemps chez les Allemands. La bouteille en plastique consignée est plus épaisse et donc plus résistante. Elle peut être ré-utilisée jusqu’à 25 fois. Pour chaque bouteille rapportée, on gagne 25 centimes.
Des combattants
Kako Naït-Ali
Cette docteure en chimie des matériaux a une passion bien particulière… le plastique ! A condition qu’il ne soit jamais à usage unique. Cette passionnante ingénieure, devenue une référence sur X, nous fait découvrir le périple de nos pots de yaourts triés. Avec elle, le constat est sans appel : il faut cesser d’utiliser du plastique jetable et passer à la consigne !
Mélisande Seyzeriat
Mélisande lutte pour le retour de la consigne en France. Elle alerte les consommateurs grâce à des mises en scène surprenantes dans les rayons des magasins et n’hésite pas à mettre les industriels face à leurs contradictions. Enjouée et combative, cette militante de Zero Waste décortique même le lobbying intense des fabricants pour empêcher la France de se convertir au réemploi.
Présentation
Hugo Clément
Production
Winter Productions
Production
Régis Lamanna-Rodat
Hugo Clément
Rédaction en chef
Pierre Grange
Réalisation
Paul Cabanis
Unité documentaire
Catherine Alvaresse
Antonio Grigolini
Xavier Grimault
Benoît Raio de San Lazaro
À voir sur
francetv.preview
Disponible sur