Résumé
Depuis le mouvement #MeToo en 2017, les plaintes pour viol ont doublé. Mise au défi, comment la justice prend-elle en charge cette parole ? Grâce à une autorisation exceptionnelle, Viol, défi de justice nous immerge dans un procès à la cour criminelle de Nantes. Quatre ans plus tôt, lors d’une soirée d’été, deux jeunes gens de 18 et 22 ans ont eu une relation sexuelle. « Un viol », affirme la plaignante. « Un rapport consenti », plaide l’accusé. En l’absence de preuve et de témoin, c’est parole contre parole. Comment les magistrats vont-ils se forger une intime conviction ? Face à la prise de conscience collective sur les violences sexuelles, font-ils évoluer leur réflexion et leur pratique ? Cette affaire serait-elle arrivée devant une cour de justice avant #MeToo ? Durant deux jours, cinq magistrats vont écouter parents, proches, enquêteurs, experts et avocates dessiner deux parcours de vie ordinaire dont la trajectoire a basculé au cours d’une fête banale.
Viol, défi de justice raconte la complexité de cette justice de l’intime devenue enjeu de société.
Note d'intention de Marie Bonhommet
Depuis le mouvement #MeToo, une certitude s’impose : les plaintes pour viol sont exponentielles. Pourtant, moins de 10 % aboutissent à une condamnation criminelle. De nombreuses victimes reprochent à l’institution judiciaire d’être sourde à leurs souffrances. Comment la justice fait-elle face à cette libération de la parole ? A défaut de preuve et de témoin direct, de quels éléments dispose-t-elle pour se forger une intime conviction sur le consentement ou non de la plaignante ? Sur l’intention du mis en cause ?
Mise au défi de #MeToo, l'institution judiciaire a-t-elle évolué dans sa manière de juger ces affaires ? Pour tenter de répondre, j’ai voulu filmer un procès pour viol de l’intérieur en me plaçant du point de vue des acteurs de la justice. Conçu comme un film immersif, Viol, défi de justice invite la présidente et les avocates à décrypter les étapes clés de ce procès pour mieux appréhender la complexité de leurs enjeux. Ce documentaire s’inscrit dans une époque, celle de l’après-Me Too. J’ai donc choisi une affaire tristement banale qui ne serait peut-être pas arrivée devant une cour de justice il y a encore quelques années. Quatre ans après avoir eu une relation sexuelle au cours d’une fête, deux jeunes gens ordinaires se confrontent à la barre. À l’époque des faits, la plaignante est une étudiante de 18 ans. L’accusé a 22 ans et vient d’entrer dans la vie active. Ils pourraient être notre fille, notre fils ou notre camarade. Il restait ensuite à créer un dispositif filmique suffisamment discret pour ne pas perturber le bon déroulement du procès tout en permettant au spectateur d’avoir le sentiment d’y assister. À travers ce film, je veux montrer les nouveaux enjeux auxquels la justice est confrontée mais je souhaite aussi qu’il ouvre une réflexion en chacun de nous.
Le documentaire sera suivi d'un débat animé par Karim Rissouli dans C ce soir avec :
Victoire Tuaillon, journaliste
Anne Bouillon, avocate
Christian Saint Palais, avocat
Laurent Metterie, réalisateur
Laetitia Dhervilly, haute fonctionnaire à l’égalité femmes-hommes
et du documentaire Comme si j'étais morte.
#INFRAROUGE
Un film de 70 min
Réalisation
Marie Bonhommet
Produit par
Andrea Rawlins Gaston
pour Capa
Avec la participation de
France Télévisions
Unité documentaires société et géopolitique
Catherine Alvaresse
Antonio Grigolini
Renaud Allilaire
Julie de Mareuil
Sophie Chegaray
À voir sur
france.tvpreview