Entretien avec Olivier Delacroix

La 12^e saison de Dans les yeux d’Olivier va débuter, comment gérez-vous les sujets difficiles qui y sont abordés ?  

J’apprends encore beaucoup à chaque tournage. J’ai la sensation de me nourrir en tant qu’homme et en tant que journaliste. 

J’arrive à faire la part des choses, ayant vécu moi-même des épreuves violentes. Je pense que pour aller chercher cette parole précieuse, il faut avoir vécu des moments difficiles qui vous changent et vous transforment. Il est important de montrer que nous sommes tous égaux devant l’épreuve, et c’est ce que j’essaie de faire. 

Nous faisons des films militants et je veux continuer à montrer des personnes qui se battent mais, par-dessus tout, qui s’en sont sorties. 

L’accès aux témoins est-il toujours facile pendant les tournages ?  

Nous ne pouvons pas recueillir une parole de qualité avec une réelle profondeur en traitant ces sujets en quelques heures. Nous passons deux ou trois jours à échanger avec nos témoins et cela se ressent. Nous tissons de vrais liens de confiance qui ne se retrouvent nulle part ailleurs. Lorsque j’agis en tant que passeur, le propos imprime plus facilement et nous pouvons discuter en oubliant les caméras. 

Depuis quelques années, les témoins acceptent de raconter leur histoire dans cette émission, car ils ont confiance dans le programme et dans le traitement qui sera fait de leur témoignage.  

Comment vous préparez-vous pour les tournages ?  

C’est une volonté de ma part d’arriver sans trop connaître les témoins. Je connais l’histoire et ses personnages dans les grandes lignes. Il faut que je puisse arriver libre de tout jugement, de toute appréciation. Comme je suis très curieux, je préfère creuser par moi-même.  

Cette saison voit à nouveau des personnalités se confier, quelle est la particularité de leurs témoignages ? 

Permettre à des personnalités d’apparaître dans l’émission montre que devant l’adversité il n’y a rien d’autre qui compte : juste une femme ou un homme face à l’épreuve. Voir des célébrités évoquer leurs moments difficiles est la preuve que la vie nous réserve à tous plus ou moins  la même chose. 

Propos recueillis par Lucile Canonge