Et si Emile Ajar c’était Romain Gary ?
Synopsis
Juste après la parution de La Vie devant soi à la rentrée 1975, Romain Gary fait incarner Emile Ajar par son petit-cousin Paul Pavlowitch.
La presse, les éditeurs, les lecteurs, tout le monde tombe dans le panneau. Enfin, presque tout le monde : une jeune étudiante originaire de Nice (où Gary a passé une partie de son enfance), fraîchement montée à Paris pour étudier la littérature à la Sorbonne, est persuadée qu’Émile Ajar et Romain Gary sont un seul et même écrivain.
Elle va le trouver rue du Bac, où vit l’écrivain, pour le confronter.
Va-t-elle le dénoncer?
Ou l’enchanteur arrivera-t-il à l’embarquer dans son illusion ?
Avec Charles Berling (Romain Gary), Claire de La Rüe du Can (Adèle), Pierre Perrier (Paul Pavlowitch), Miranda Raison (Jean Seberg), Anne Charrier (Gisèle Halimi), Philippine Delaire (Martine), Gaspard Meier-Chaurand (Sergueï), Scali Delpeyrat (Professeur Meyer), Arthur Rémi (Rémy), Dominique Bastien (Patron Lipp), Clément Moreau (Libraire),...
Lire l'interview de Charles Berling ici
Note d'intention des auteurs :
En 1974, las « de l’image qu’on lui avait collée sur le dos » – celle d’un écrivain en fin de parcours, héros de guerre et gaulliste à l’heure où de Gaulle est raillé, romancier à l’heure où le roman est battu en brèche, et pire encore : romancier populaire –, Romain Gary, soixante ans, se réinvente sous le pseudonyme d’Émile Ajar. Il fait paraître Gros-Câlin, succès d’estime bientôt suivi, l’année suivante, de La Vie devant soi, pressenti pour le fameux prix Goncourt – que Gary a déjà reçu vingt ans plus tôt pour Les Racines du ciel.
Bien peu sont dans la confidence : Jean Seberg, ex-femme de Gary ; leur fils Diego ; l’avocate Gisèle Halimi ; Robert Gallimard, le meilleur ami du romancier ; et bien sûr son petit-cousin Paul Pavlowitch, qui va incarner Ajar auprès de la presse, des éditeurs et des lecteurs. Tout le monde va tomber dans le panneau – presque tout le monde. Dans Vie et mort d’Émile Ajar, paru quelques mois après sa mort, Gary explique que pas un seul critique littéraire n’avait reconnu sa voix dans Gros-Câlin ou La Vie devant soi, alors qu’il y avait dans ses livres signés Gary la même sensibilité, parfois les mêmes phrases, les mêmes tournures. En revanche, parmi les lecteurs, une jeune femme prénommée Laure, après une analyse de textes aussi brève qu’implacable, avait entrepris de lui démontrer que Romain Gary et Émile Ajar étaient forcément une seule et même personne. Pour se défendre Gary avait joué la vanité d’auteur : Ajar, avait-il dit, était influencé par lui, et d’une manière générale, l’influence qu’il exerçait sur les jeunes écrivains n’était pas assez soulignée, etc.
C’est à partir de cette anecdote bien réelle que nous avons imaginé le personnage d’Adèle, doctorante en littérature originaire de Nice (où Gary a passé une partie de son enfance). Nous l’avons inscrite en thèse à La Sorbonne, avec l’idée qu’elle travaille sur son romancier préféré, dont elle a lu tous les livres avec ferveur. On est en septembre 1975, Adèle découvre La Vie devant soi qui vient de paraître, et cherche à rencontrer Gary pour lui faire savoir combien cet Émile Ajar, ce jeune auteur à la mode dont tout le monde parle, s’est largement inspiré de ses livres. Mais elle va découvrir peu à peu que Gary l’Enchanteur tire les ficelles de cette mystification sans précédent dans l’Histoire littéraire.
Cette histoire est donc vraie, et pour sa part qui ne l’est pas, nous pourrions dire, avec Boris Vian, qu’elle est vraie puisque nous l’avons inventée – en hommage à Romain Gary, cet immense écrivain qui savait comme aucun autre réenchanter le monde à travers la fiction.
François-Henri Désérable & Maria Pourchet
90 min
Écriture
Maria Pourchet et François-Henri Desérable
Réalisation
Philippe Lefebvre
Production
2 4 7 MAX
Producteurs
Médéric Albouy
Xavier Rigault
Marc-Antoine Robert
Direction de la fiction française
Anne Holmes
À voir sur
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