Soir et doc : Art populaire

Depuis un siècle, les Gueules Sèches de Limoges continuent de rassembler les foules, de faire marcher les gens ensemble, de faire danser et de se sentir léger autour d’airs populaires.

Cette fanfare est connue de tous les limougeauds.

Pour célébrer leurs cent ans, ces joyeux fanfarons partent sur les routes, dans les villages et même de l'autre côté de l’Atlantique.

« Les Gueules Sèches, vivre en fanfare » est un film musical, généreux et positif qui raconte le plaisir simple et la passion qui anime ce groupe d’hommes et de femmes autour de la pratique de la musique en amateur.

Que reste-t-il de Jasmin aujourd'hui ? Une station de métro à Paris, une statue sur la place Jasmin à Agen et quatre recueils de poésie : « Les Papillotos ».

La vie de Jasmin offre l’occasion, à travers les combats que mène le poète, de revisiter une période qui, à bien des égards, a des similitudes avec notre époque et qui, deux siècles plus tard, sont toujours d’actualité : la misère, la pauvreté, les inégalités sociales et la défense de la langue régionale (l’Occitan).

Autant de thèmes développés dans la poésie de Jasmin.

Né le 6 mars 1798 à Agen dans une famille miséreuse, il est peu scolarisé mais, intelligent et débrouillard, il doit travailler pour aider aux subsides du foyer familial et choisit pour cela le métier de coiffeur et ouvre son propre salon.

Son grand-père écrivait des textes en occitan pour les «Charivaris». Jasmin va lui aussi écrire des textes qu’il déclame dans son salon pour le plus grand plaisir de ses clientes. Son destin va basculer le jour où Charles Nodier, poète et Académicien viendra à Agen fera sa connaissance et ils deviendront alors amis.

Nodier conseille à Jasmin de publier ses poèmes. Ce sera le premier tome des «Papillotos». Après cette rencontre, Jasmin entreprend une série de récitals dans le département du Lot-et-Garonne. Devant le succès obtenu, il élargit le périmètre de ses déplacements à Bordeaux, Toulouse, Marseille, Lyon et enfin Paris pour la consécration.

Une autre rencontre va changer sa vie, celle avec l’Abbé Masson, curé de Vergt en Dordogne qui lui fait appel pour donner un concert de charité au bénéfice de la reconstruction du clocher de l’église. Le concert est un succès. Ils entreprendront alors toute une série de concerts au bénéfice d’œuvres de charité. Tous les gains sont alors redistribués à des œuvres de charité. Jasmin, soutenu par Sylvain Dumon, Nodier, Sainte-Beuve, monte à Paris où il est introduit dans les salons littéraires et jusque dans les Palais Royaux. Il est reçu à la cour du roi Louis-Philippe et par l’empereur Napoléon III au palais de saint Cloud et il sera distingué par le pape Pie IX.

Son œuvre sera traduite de son vivant aux Etats-Unis et en Angleterre. Il devient l'ami de Lamartine, de Franz Liszt...

Ainsi naît la légende du coiffeur-poète. Il meurt le 5 octobre 1864 pauvre mais illustre.