Papa Djab, la face cachée du masque

D'où vient le "Papa Djab" ?

Le Papa Djab est le masque le plus impressionnant du mardi gras. Il inquiète et attire à la fois. Le mystère de son origine invite aussi à la réflexion. Où est-il né ? Que nous dit-il de la Martinique, de son histoire et de ses héritages multiples ?

Partir sur les traces du Papa Djab, c’est entamer un long voyage qui débute dans les souvenirs de tous les enfants d’ici. C’est éprouver les émotions ambiguës de répulsion et d’attirance, de frayeur et de curiosité. Une façon quasi initiatique d’affronter ses propres peurs.

C’est ensuite traverser l’histoire d’un quartier, celui de Bò Kannal, témoin de l’exode rural de l’après-guerre dû au déclin de l’industrie sucrière. Plonger dans les mémoires de ce peuple des campagnes de Martinique venu dans l’adversité conquérir la ville. Ici, se conserve puis se développe des pratiques culturelles qui ailleurs disparaissent.

C’est aller à la quête de racines africaines rêvées et réelles, sur les traces du mouvement de la négritude d’Aimé Césaire.

C’est courir le monde et revenir célébrer la capacité créative des peuples de l’archipel caraïbe.

Le papa Djab est à l’image de la société antillaise. Il donne à voir des couleurs, des formes et des mouvements, mais derrière ce que nous voyons, il existe sans doute des sens cachés.

Porter son regard à hauteur du masque, c’est chercher à comprendre, mais accepter de ne pas tout comprendre.