Famille Bras, les chefs de l'Aubrac

Familles de légende

Dimanche 11 février à 15.05

Ces familles portent pour la plupart des noms qui nous parlent, de près ou de loin. Certaines de ces sagas courent depuis quatre, cinq, sept générations. D’autres sont plus récentes, mais tout aussi intenses, car ces familles ont en commun une volonté : la transmission. De connaissance, de savoir-faire, de patrimoine.

Qu’elles appartiennent au monde de l’artisanat, de la musique, du luxe ou de la cuisine, elles nous ouvrent leur porte et leur intimité, leur part de légende familiale.

Chez les Bras, la cuisine est une affaire de famille qui se conte déjà sur trois générations. Initié par une mère qui savait “faire bon” avec un “rien“, Michel Bras s’est fait une place aux côtés des plus grands cuisiniers du XXe siècle. Une passion qu’il a transmise avec patience à son fils aîné, Sébastien.

Le berceau de la famille Bras, le fil qui relie ses membres, est un territoire de plateaux déserts : l’Aubrac. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Angèle et Marcel Bras - les grands-parents de Michel - sont pris d’un coup de folie : s’installer sur ce territoire abandonné et s’y bâtir un avenir.

En autodidacte Angèle, dite “Mémé Bras”, ouvre un modeste restaurant à Laguiole. Chaque jour, son menu à 4,50 Francs et son aligot régale le bourg. Lorsqu’il n’est pas pris par son travail de forgeron, “Pépé” vient lui prêter main forte en salle. Ensemble, le couple transmet à ses enfants l’amour du travail mais aussi le courage de viser plus haut, sans renier leurs origines.

Ainsi lorsque l’aîné de la fratrie, Michel, se met aux fourneaux… C’est d’abord pour répondre à un insatiable désir de création. Au fil de ses balades en Aubrac, il découvre la richesse de son pays et imagine des plats d’une rare poésie. Dans les années 1980, ses assiettes végétales, épurées, sans fioriture, attirent l’attention du célèbre guide Gault et Millau. Les étoiles suivent. Trois en 1999.

Pour Sébastien, le fils aîné de Michel, prendre la suite sera une évidence : il rejoint très tôt son père au Suquet, le restaurant familial, perché à 1 225 mètres au-dessus de Laguiole. Là il réussit à se faire un prénom, à imposer son écriture, sans se départir d’un immense respect pour son héritage familial.