Florian Zeller nous livre là un magnifique Feydeau contemporain dans lequel François Berléand et Isabelle Gélinas laissent exprimer tout leur talent.
Michel est un passionné de jazz. Ce matin-là, il vient juste de dénicher un album rare qu’il projette d’écouter tranquillement dans son salon. Il ne demande pas grand-chose : juste une petite heure de tranquillité. Mais le monde entier semble en avoir décidé autrement : sa femme voudrait lui parler, son fils débarque à l’improviste, son voisin frappe à la porte… Même sa maîtresse voudrait faire le point avec lui…Manipulateur, menteur, arracheur de dents, Michel est prêt à tout pour avoir la paix. Mais il lui faudra beaucoup d’énergie pour que cette douce matinée ne se transforme pas en un véritable cauchemar…
Enregistrée au Théâtre Antoine
Le lundi 28 décembre
Durée : 90'
Une comédie de Florian Zeller
Avec :
Michel (François Berléand), Nathalie (Isabelle Gélinas), Sébastien (Rod Paradot), Pavel (Nicolas Vaude), Elsa (Christelle Reboul), Pierre (Jean-Luc Porraz) et Léo (Thierry Lopez)
Mise en scène par Ladislas Chollat
Réalisation : Ybao Benedetti et Ladislas Chollat
Une production de Jean-Marc Dumontet et Supermouche Productions
Avec la participation de France Télévisions
reunionle1ere.re
Note d'intention de l'auteur
J’ai écrit "Une heure de tranquillité" il y a une dizaine d’années avec l’ambition simple de distraire et d’amuser quelques amis. C’était une sorte de récréation joyeuse, entre d’autres pièces plus sombres et plus sérieuses, et dont le principe reposait avant tout sur « l’art de l’accumulation » : Michel, qui vient de dénicher un disque qu’il cherche depuis des années, s’apprête à l’écouter tranquillement dans son salon, mais le monde entier semble s’être ligué contre lui… Tout comme Eraste, le personnage principal des Fâcheux de Molière, ne parvient pas à parler à Orphise dont il est amoureux, interrompu systématiquement par un défilé d’importuns, Michel est contrarié dans son petit projet par sa femme, son voisin, son fils, sa maîtresse... dans un ballet d’intrusions improbables qui emprunte tant au registre de la farce qu’à celui du vaudeville. Cette pièce doit son idée originale à Simon Gray, brillant dramaturge anglais qui a su démontrer qu’un plaisir solitaire – celui de lire un livre, écouter un disque ou seulement rêver – ne peut se faire que contre le reste du monde. Et si l’on en vient à rire de cette intranquillité permanente, c’est avant tout pour se moquer de notre propre égoïsme et de notre incapacité à regarder les autres.
Florian Zeller
Note d'intention du metteur en scène
Quand Jean-Marc Dumontet et Stéphanie Bataille m’ont proposé de mettre en scène de nouveau la pièce pour une captation pour France 2, j’ai tout de suite souhaité inventer un spectacle différent, sans me référer à ma mise en scène de l’époque. Pour ce faire, j’ai d’abord proposé à Nicolas Sire de dessiner une scénographie absolument réaliste, là où le décor d’Edouard Laug était beaucoup plus symbolique. J’ai aussi choisi une distribution entièrement nouvelle. J’ai retrouvé des acteurs que j’avais déjà eu un plaisir fou à diriger (François Berléand, Isabelle Gélinas, Rod Paradot, Christelle Reboul) et des acteurs avec qui j’avais envie de travailler depuis très longtemps (Nicolas Vaude, Jean-Luc Porraz, Thierry Lopez).
Mon envie actuelle d’aller vers le cinéma n’est sans doute pas étrangère à cette volonté de réalisme. Nous allons jouer pour les téléspectateurs et cette fois-ci notre partenaire n’est pas le public mais la caméra. J’ai souhaité - et c’est une première pour moi - co-réaliser avec Ybao Benedetti cette soirée théâtrale et télévisée, pour que la réalisation soit un parfait prolongement de la mise en scène.
Dans la troupe nous sommes tous conscients de notre chance. J’espère que les spectateurs auront autant de plaisir à regarder cette pièce chez eux que nous en avons eu à la répéter. J’espère qu’ils seront heureux de partager avec nous cette heure et demie d’intranquillité.
Ladislas Chollat