A l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, découvrez l'histoire de Jessica & Elmina, deux femmes qui ont réussi à braver leurs plus grandes peurs liées aux stigmates de l’esclavage.
"Un coup du sort est une blessure qui s'inscrit dans notre histoire, ce n'est pas un destin". Extrait du livre " Les vilains petits canards" de Boris Cyrulnik
« Le temps des surettes est fini » est l’histoire de cinq femmes, trentenaires et quadras, résolues à s’émanciper des blessures transgénérationnelles de leur lignée.
Dans ces portraits documentaires, elles donnent à voir leur monde, leur combat contre les fantômes qui les ont hantées depuis l’enfance : le colorisme, la lutte contre la précarité, ou encore les violences intra-familiales. Elles nous dépeignent, à travers leurs parcours de vie, la vision d’un nouveau monde, celui où les jeunes femmes noires que ce soit dans la Caraïbe, aux USA ou en Guyane prennent le pouvoir sur leur vie... Le vendredi 8 mars, découvrez deux de ces portraits !
Auteur : Barbara Olivier-Zandronis
Réalisation : Barbara Olivier-Zandronis
Production : WIDE PRODUCTIONS/KONTRAS PROD
Durée : 13'X5
Année : 2024
à revoir en Replay sur le site de Guadeloupe la 1ère
♦ Note d'intention de l'auteur, Barbara Olivier-Zandronis
Journaliste, présentatrice, animatrice, rédactrice web et documentariste, en Guadeloupe et en Martinique. Barbara Olivier-Zandronis a consacré sa vie professionnelle à l’information.
Après une licence en Histoire à la Sorbonne, elle décroche un master à L’EFAP (École Française des Attachés de Presse) et se spécialise dans le journalisme à L’ESJ Pro de Montpellier.
Elle débute sa carrière à France Télévisions, au sein de la rédaction de l’AITV qui traite pour l’essentiel l’actualité internationale et celle du continent africain, et finit par revenir en Guadeloupe où elle occupe le poste de présentatrice principale du journal télévisé du groupe ATV. Après la liquidation de la chaîne, elle crée son propre média digital KÉRAGENCY, et écrit en parallèle dans les colonnes du quotidien France-Antilles. Quelques mois après, elle est contactée par Guadeloupe La 1ère pour présenter l’émission en créole « Bwa Galba », qui connaît un franc succès.
Entretemps, elle réalise deux documentaires pour France 3, « La Martinique l’île des ainés » et « Maman Potomitan » produits par Bérénice Médias corp.
Le surettier (jujubier en Chine) est un arbre épineux qui possède des vertus médicinales extraordinaires très mal considéré en Guadeloupe.
Ce titre m'a permis de faire un parallèle avec ces femmes qui avaient d’énormes qualités mais qui n’avaient droit à aucune considération. Elles étaient appelées femmes "potomitan", car elles soutenaient seules les fondations de la famille. Aujourd’hui les jeunes générations afro-descendantes rejettent en bloc ce terme et cette fonction et se sont émancipées. Ce temps est fini...
La condition de la femme dans le monde bénéficie aujourd’hui d’évolutions significatives, même si de nombreux pays continuent à mal la considérer et à la dénigrer outrageusement. Les améliorations de la condition féminine ont été le fruit de luttes âpres, incessantes et douloureuses.
Quid de la femme afro-descendante ? Qu’en est-il de ces femmes qui ont réussi à survivre à l'esclavage, aux projets politiques homogénéisants, au blanchiment social et à l'exclusion ?
À l’ère du tout digital, et de la révolution des communications, les femmes afro-descendantes font la part belle à une émancipation, face à l’hégémonie masculine. Elles se libèrent des carcans, et s’offrent une vision plus autocentrée de leur avenir. Elles reprennent possession de leur corps, veulent moins d’enfants, certaines fois crient à qui veut l’entendre qu’elles préfèrent être seules que mal accompagnées. Elles deviennent des influenceuses sur les réseaux, créent des entreprises, font du coaching, changent de métier pour s’épanouir. Elles font fi des regards d’autrui, de la famille, de la société et s’épanchent dans des podcasts pour parler d’estime de soi, mais aussi pour dénoncer des abus, des sévices sexuels dont certaines sont encore victimes.
♦ Elmina
Le parcours d'Elmina est marqué par son combat pour lutter contre la précarité. Enfant, elle a connu la misère sociale mais aussi affective dans un climat de violence verbale auquel s’est ajouté le traumatisme d’un viol.
Flamboyante et pétillante, Elmina incarne une force de vie, celle d’une enfant qui a été écrasée par le déterminisme social et qui finit par briser son plafond de verre.
> diffusion à 20.00
♦ Jessica
Le parcours de Jessica est marqué par son combat contre le colorisme et pour une meilleure estime d'elle-même. Collégienne elle prend conscience de sa couleur plus foncée que les autres car elle voit bien qu’elle ne plaît pas aux garçons « comme les métisses ».
Aujourd’hui, mère et femme épanouie, Jessica aide d’autres femmes à mettre des mots sur leurs maux à travers des cercles de femmes.