Outre-mer, et si on bougeait les lignes ?

Insultes racistes proférées contre des footballeurs professionnels, violences exercées contre des sportifs amateurs sur fond de haine et de discrimination, le sport français, à sa base  comme dans son élite, n’échappe pas au fléau du racisme.

Le sport est parfois décrit comme un miroir de la société. Il permet ainsi de mettre en lumière de nombreux enjeux économiques, politiques et sociétaux. Ainsi, comme l'explique l'ancien joueur de football et militant antiraciste Lilian Thuram, « le racisme ou la discrimination dans le sport est le reflet du racisme dans la société »*.

En 2023, suite aux insultes à caractère raciste dont avait été victime le joueur de football brésilien Vinicius Junior, le haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, appelait les organisateurs d'événements sportifs à mettre en place des stratégies de prévention et de lutte contre le racisme dans le sport. La France et l'Unesco rappellent régulièrement leur engagement à faire vivre les valeurs de tolérance par le sport et dans le sport. Mais, en dépit des déclarations de bonnes intentions des dirigeants politiques, des fédérations sportives, des clubs et des associations de supporters, les problèmes demeurent.

En janvier dernier, une commission d’enquête de l’Assemblée nationale a mis en évidence cette dimension parmi les défaillances graves que présente le monde sportif. En l’absence de données complètes et fiables, difficile cependant de mesurer l’ampleur exacte du problème. La honte des victimes et le silence des clubs, qui craignent d’être sanctionnés, profitent aux coupables qui  demeurent impunis.

En cette année où la France s’apprête à accueillir les Jeux Olympiques, peut-on rompre avec cette fatalité ? Comment prévenir ces agressions et sanctionner ceux qui les commettent ? Doit-on chercher des solutions en dehors de l’Hexagone, et notamment dans les Outre-mer ? Faut-il définir de nouvelles règles ou simplement appliquer celles qui existent déjà ?

Autant de points qui seront évoqués par Sitianlati Daroussi et ses invités en plateau en collaboration avec les rédactions du Réseau des 1^ère.

Invités

• Pascal Blanchard, historien
• Joëlle Monlouis, avocate
• Olivier Dacourt, ancien footballeur, coréalisateur du documentaire Je ne suis pas un singe
• Sabrina Sebaihi, député des Hauts-de-Seine écologiste-NUPES. Rapporteure de la commission d’enquête parlementaire sur les défaillances au sein des fédérations françaises de sport

^{* William Gasparini et Clotilde Talleu, « Préface : L'éducation contre le racisme. Entretien avec Lilian Thuram », in Sport et discrimination en Europe, Strasbourg : Conseil de l'Europe, William Gasparini éd., 2010, pp. 5-8.}