Martinique, les yeux ouverts

Arlette Rosa-Lameynardie est décédée cette année à l'âge de 93 ans. Née en 1930 à Paris, elle commence sa carrière au sein de l'agence du Parti communiste français, contribuant aux journaux L’Humanité, Ce soir et Regards. En 1961, elle s'installe en Martinique, ouvre son studio à Fort-de-France, où elle se passionne pour la culture locale et les conditions de vie des habitants, notamment des paysans et des marins-pêcheurs.

Elle se distingue en réalisant, en 1964, un reportage photographique de la visite du général de Gaulle en Martinique. En 2017, ses œuvres sont mises en valeur lors d'une rétrospective intitulée « Un monde en mutation. La Martinique vue par Arlette Lameynardie 1960-1980 » aux Archives du Morne Tartenson.

Pionnière en tant que femme photographe en Martinique, Arlette Lameynardie a su capturer avec finesse les paysages, les expressions et les visages d'une époque révolue, loin de tout folklore. Son engagement en faveur de la justice sociale et son rêve d'un monde sans racisme transparaissent dans ses reportages réalisés en Allemagne, en l'Union soviétique, en Pologne, en Chine et au Vietnam.

Après avoir fondé le studio de Fort-de-France, elle se tourne vers l'écriture. Ses livres jeunesse et sa collection de photos enrichissent le patrimoine culturel de la Martinique, désormais conservés aux archives départementales.

Arlette Lameynardie, à l'instar des grands photographes humanistes, a su capturer l'essence de la vie martiniquaise avec humilité et sensibilité, laissant derrière elle un héritage artistique et social précieux.