Transition énergétique, autonomie énergétique, mix énergétique, les questions en lien avec les énergies s’imposent à l’agenda des Français. Avec une difficulté supplémentaire pour les Outre-mer, l’impossibilité de solliciter en cas de besoin les réseaux électriques des pays voisins. Riches en sources d'énergie renouvelable, les Outre-mer ont tout, a priori, pour devenir des modèles de transition énergétique. Mais, dans un contexte de forte dépendance au pétrole, les projets de décarbonation peinent à s'imposer. L'autonomie énergétique des Outre-mer est définie comme un objectif à l'horizon 2030 par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte. Cette question soulève de nombreux enjeux pour les territoires. Si plusieurs scénarios sont envisageables en fonction des territoires, les réponses à ces enjeux supposent des choix politiques et économiques.
Après la délégation des Outre-mer de l’Assemblée nationale en 2023, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) s’est emparé à son tour du sujet. Résultat : des diagnostics convergents qui laissent entrevoir que si la décarbonation de la production de l’électricité constitue un objectif accessible à moyen terme, l’autonomie énergétique des territoires semble, elle, beaucoup plus difficile à atteindre.
Alimenter les centrales thermiques par de la biomasse et des agro-carburants en lieu et place du charbon et du fioul, c’est possible. Produire localement en quantités suffisantes ces sources d’énergies renouvelables, ce n’est pas gagné...
Il faut donc miser sur d’autres ressources existantes ou potentielles, et les Outre-mer n’en manquent pas. À commencer par le solaire pour produire de l’électricité et de l’eau chaude, mais aussi à des degrés divers selon les territoires, l’éolien terrestre ou maritime, l’hydraulique, la géothermie, l’énergie des vagues et de la houle, l’énergie thermique des mers. Des énergies renouvelables pour produire en particulier davantage d’électricité et faire face à la conversion programmée du parc automobile. De vastes chantiers qui nécessitent de lourds investissements et posent en cascade des problèmes complexes, notamment pour le recyclage des batteries électriques.
Mais la transition énergétique implique également un changement dans les mentalités avec une remise en cause du « tout voiture » et un réflexe de sobriété. Enfin, et ce n’est pas le moindre obstacle à cette transformation, les collectivités locales d’Outre-mer tirent une part considérable de leurs ressources financières des taxes sur les carburants pétroliers. Difficile dans ces conditions pour elles de se hâter de tarir cette source en l’absence d’un financement alternatif.
Pour en parler, Sitianlati Daroussi, en collaboration avec les rédactions du Réseau des 1ère, reçoit les acteurs engagés dans cette transition énergétique pour en saisir les enjeux.
Invités
- Jean-Hugues Ratenon, député de La Réunion La France insoumise NUPES
- Nadine Hafidou, vice-présidente à la délégation aux Outre-mer CESE
- Antoine Jourdain, directeur des systèmes énergétiques insulaires d’EDF
En duplex
- Jean-François Mauro, directeur régional Martinique Agence de la transition écologique (ADEME)
Inédit
Présentation
Sitianlati Daroussi
Rédaction en chef
Didier Givodan
Direction de l’information
du pôle Outre-mer
Laurent Corteel
Willy Bracciano
Directrice de la rédaction
de Malakoff
Valérie Filain
Production
France Télévisions
52 min
2024
À voir en Outre-mer, sur l’ensemble des antennes du Réseau des 1ère, à partir du 3 avril 2024