Les héros du patrimoine

Rencontre avec les héros du patrimoine maritime

Août 2015, la réplique de l’Hermione atteint les États-Unis, après trente-huit jours de traversée depuis Rochefort. Dantesque ! À bord de la frégate comme en France, c’est l’euphorie. Des centaines de héros du patrimoine voient leur audace récompensée après dix-sept années d’effort.

Mars 2024, l’euphorie a cédé la place à l’inquiétude. L’Hermione est malade, tanquée dans le bassin de radoub d’Anglet, près de Bayonne. C’est le point de départ du voyage d’Adrien Gavazzi, chez les héros du patrimoine maritime.

« L’Hermione a été attaquée en profondeur par un champignon et il nous faut changer toutes les pièces attaquées. Et il y en a beaucoup. C’est une course contre la montre. » Guillaume Normandin, le directeur du chantier, ne cache pas les enjeux techniques du défi. Avec en écho Emilie Beau, la présidente de l’association Hermione Lafayette. Elle doit trouver les 4 millions d’euros qui manquent pour boucler le budget. « On peut et on doit le faire car 2025 sera l’Année des océans en France et l’Hermione se doit d’y participer. »

À Anglet comme sur l’ensemble du littoral basque, Aurélien Gavazzi constate que la détermination est de mise. Que ce soit à la barre du Brokoa, un vieux gréement construit et retapé par une bande de copains, ou en tenue de plongée pour traquer le plomb dans les fonds marins de Biarritz.

Également avec Jean-Loup Ménochet, historien amoureux de sa ville. « Ici à Biarritz, le patrimoine maritime est à prendre au sens large. Le phare de la ville, c’est du patrimoine. Le surf, c’est aussi du patrimoine. Les gens qui font le choix de vivre ici ont ça dans leur ADN. »

Parmi eux, Les Ours blancs, une association de fous de nage qui se retrouvent tous les jours pour affronter l’océan, quelle que soit la saison. Le jour où Adrien les rencontre, l'eau est à 11 degrés. 

Emmanuel Poirmeur, le vigneron de la mer, à Saint-Jean-de-Luz. « Je ne suis pas dans le folklore. Je m’inscris dans l’histoire de la ville, marquée par le patrimoine maritime. Et c’est unique au monde ! »

Dans son périple, Adrien Gavazzi rencontre aussi des gens inquiets, comme Philippe Garcia, défenseur de milieux aquatiques. Avec d’autres, il est à  l’origine de l’interdiction de la pêche dans le golfe de Gascogne début 2024 : « Le patrimoine maritime, c’est aussi la ressource et il nous faut la préserver de toute urgence. Si on ne fait rien, on va à la catastrophe ! »

Biodiversité, navires ou phares, le patrimoine maritime est exceptionnel en France. Un héritage qu’il convient de protéger, contre vents et marées !

Adrien Gavazzi, un nouveau visage pour incarner le patrimoine des régions

Adrien Gavazzi est journaliste au sein de la rédaction de France 3 Provence-Alpes à Marseille. Il a grandi dans l’univers des brocantes, ses parents sont des passionnés. Très tôt, il s’intéresse aux vieux objets et à leur restauration. Pour lui, c’est clair, la survie du patrimoine passe par des hommes et des femmes passionnés, pour qui restaurer des objets est un plaisir en même temps qu’un devoir.

Originaire des Ardennes, Adrien a passé une partie de sa jeunesse à explorer les bâtiments en friche des usines abandonnées. Il réalise alors l’importance de préserver le bâti au nom de la mémoire, s’appuyant sur l’exemple de Rimogne, le village de son enfance. Là-bas, une Maison de l’ardoise a été créée non loin du chevalement de la mine, récemment restauré grâce à la Fondation du patrimoine et à la Mission Stéphane Bern. Cette émission qu’il incarne désormais est taillée sur mesure pour lui !