« En boucle », la série inédite de Sébastien Folin

Comment est née l’idée de cette série ? 
France Télévisions voulait parler de vivre-ensemble à La Réunion. Il est vrai que l’île est souvent citée comme exemple de tolérance. Mais il nous a semblé pertinent d’élargir ce sujet aux questions d’inclusion, le tout dans une comédie fantastique, qui est un procédé parfait pour traiter de manière ludique les sujets de société. 

Quelques mots sur le processus d’écriture. Aviez-vous une idée précise pour la construction des différents personnages ?
Dans cette série, il n’y a que François Françoise, notre personnage principal, qui évolue. Tous les autres sont des « outils » qui lui permettent de se transformer. Nous avons écrit un conte, avec ce personnage mal dégrossi, que nous avons traité comme un enfant. Et un enfant doit être éduqué. Nous sommes partis du principe que l’intolérance est le fruit de l’ignorance. Donc chaque scène est une épreuve que François affronte pour l’amener à devenir un homme meilleur. 

Comment s’est déroulé le tournage entre La Réunion et l’Hexagone ? 
À l’exception des tournages extérieurs, la totalité de la série a été tournée à La Réunion, avec une équipe à 90 % locale. Depuis une dizaine d’années, les tournages de longs-métrages et de séries se multiplient dans l’île. Que ce soit devant ou derrière la caméra, les talents sont nombreux. Alexia  Blasin, la cheffe décoratrice, et ses équipes ont fait un travail remarquable pour créer les décors du 974 et du 93. La série a été réalisée par la jeune Manon Amacouty, la musique est signée Matheo Techer. C’était important de valoriser tous ces talents locaux. 

Le personnage principal, François Françoise, pivot de l’histoire, est tout sauf progressiste, mais il émane de lui une certaine fragilité. Facilité de scénariste ou reflet de nos sociétés ?
Il y a du Francois Françoise en chacun de nous. À des échelles différentes, nous avons tous nos travers, et pouvons faire preuve parfois d’intolérance. Mais là, on a grossi le trait, donc il était important de rendre ce personnage attachant malgré ses défauts. Et David Erudel, qui incarne François, a réussi une composition formidable. On éprouve autant de plaisir que de compassion à le voir souffrir. Les comédiens et comédiennes, là aussi 100 % réunionnais, ont été formidables.