Nos vies adultes

Dans l'ombre des lycées généraux, les lycées professionnels peinent à se démarquer face à l'image élitiste des lycées généraux. Avec pourtant 37 % d'élèves inscrits, ces lycées accueillent de nombreux jeunes, parfois en quête de repères. Élève de BEP électrotechnique à Tournon-sur-Rhône dans les années 90, Alexandre se rappelle l'ambiance pesante qui régnait dans cette filière qui lui avait été imposée. Le sentiment d'échec, d'exclusion, d'acte manqué. Il revoit les salles d'électronique et repense à ses camarades avec qui il a partagé ses années lycée. Entre les cours, il réalise son premier film amateur "Meurtre noir". Un refuge qui l'aidera à exprimer sa colère, mais également à partager des moments forts entre amis. Après 27 ans, il retrouve avec émotion ceux qu'il avait mis en scène à l'époque. Tous marqués par leur expérience au lycée Marius Bouvier, ils se remémorent des souvenirs empreints de camaraderie, mais aussi d'indécision, à un âge où les choix d'orientation peuvent se révéler déterminants. En parallèle de ces retrouvailles, Alexandre retrouve les locaux de son adolescence à la rencontre d'élèves aux parcours singuliers. Des regards neufs qui lèvent le voile sur des formations encore mal perçues.

À travers le regard de ces lycéens devenus adultes, ce film marque un parallèle avec les générations actuelles, qui vivent la filière professionnelle au quotidien. Une production qui tire la sonnette d'alarme face à un système scolaire défaillant, qui tend à ne former que des « exécutants corvéables », au détriment de l'ouverture d'esprit conférée par les matières générales et culturelles.

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