Dans le maginifique Palau de la Musica de Barcelone, l’Ensemble Pygmalion dirigé par Raphaël Pichon propose sa version du Requiem de Mozart.
Entre les différentes parties du Requiem laissé inachevées par Mozart, Raphaël Pichon ouvre des mondes en insérant des petit trésors méconnus. On entend ainsi passer un extrait de la Messe en ut mineur mais sous l’humble forme d’une esquisse pour solfège destinée originellement à sa femme Constanze ; un extrait de la célèbre Gran Partita dans une version de « parodie » pour chœur sur un texte poétique religieux en latin, ou des fragments de liturgie grégorienne.
Ces greffes musicales ont pour but de créer, « avant et pendant le Requiem, d’autres conditions d’écoute, en bousculant nos habitudes et nos attentes », explique Raphaël Pichon.
L’expérience n’est pas savante mais sensorielle. « On dit souvent qu’il y a une forme de sobriété, de gravité, voire d’austérité dans l’écriture du Requiem. Pour ma part, je parlerais plutôt d’humilité et de douceur […]. Le message de fraternité dont Mozart se sent le dépositaire depuis son engagement total en franc-maçonnerie semble déterminer le caractère des premières mesures : son Requiem sera avant tout l’expression d’une foi en l’humanité avant d’être celle d’une foi en Dieu. »
Pygmalion bouscule nos habitudes et nos attentes face à cette œuvre si connue en l’intégrant dans l’espace du Palau. Le concert se fait spectacle visuel. Il démarre dans l’obscurité totale, un rayon lumineux éclaire un enfant soprano. Il chante de sa voix blanche un grégorien doux et triste. La scène s’allume, les entrées des chœurs et des solistes sont comme chorégraphiées.
La réalisation de Corentin Leconte recrée ce drame religieux empreint une grande humanité.
Inédit - 95 min
Chœur et orchestre
Pygmalion
Direction
Raphaël Pichon
Réalisation
Corentin Leconte
Production
Camera Lucida
France Télévisions
Direction de la culture et des spectacles vivants
Michel Field
Sonia Djalalli
Pascale Dopouridis
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