La honte et l'oubli, travailleuses françaises en Allemagne nazie

La case du siècle
Disponible sur france.tv

C'est un des secrets les mieux cachés des familles françaises.

Entre 1940 et 1944, 80 000 femmes françaises sont parties en Allemagne nazie pour travailler dans les usines, entreprises et ateliers de l’ennemi. Recrutées dans les 300 agences pour l’emploi que compte la France, elles ont suivi l’appel de la propagande nazie et vichyiste qui leur promettait un meilleur salaire, des bonnes conditions de vie et la possibilité de revenir en France. A une époque où le chômage règne en masse, où les femmes sont repoussées dans les foyers afin de libérer des emplois pour les hommes, travailler au cœur du Reich apparaît comme une option possible afin de gagner sa vie. Seule une petite minorité d’entre elles s’identifie avec le régime nazi.

Mais il n’y a pas que ça : partir en Allemagne, permet à certaines d’échapper à une condition familiale difficile, de quitter un époux violent ou des parents autoritaires. Car pour travailler dans les usines allemandes, elles n’ont pas besoin d’une quelconque autorisation. Paradoxalement, l’Allemagne nazie représente pour certaines un espace de liberté.

La réalité sur place ne correspond pourtant pas aux brochures de propagande. Au fil des mois de guerre, leurs conditions de vie se dégradent et leur volontariat se transforme en contrainte. A partir de 1942, l’Allemagne nazie tient ses travailleuses en otage. Entre répression, pénuries et bombardements, la vie rêvée des travailleuses se transforme en cauchemar.

Alors que les volontaires masculins sont trois fois plus nombreux, c’est sur les femmes que la colère des Français se dirige après la guerre. Considérées comme collaboratrices, elles sont insultées, vilipendées et même tondues pour certaines. Très rapidement, elles se taisent, se fondent dans la masse sans jamais parler de leur passé. Leurs enfants grandissent dans le non-dit et la honte.

Aujourd’hui, 80 ans plus tard, l’histoire de ces femmes sort enfin de l’oubli, le tabou est en train de se briser. Il est aujourd’hui possible de raconter leur expérience, dans toute ses ambivalences et sa complexité. A travers des destins individuels, comme ceux de Chantal et Suzanne, des témoignages des enfants et petits-enfants, notre documentaire lève - pour la première fois - le voile sur ces travailleuses volontaires, un chapitre de l’histoire jusque-là inconnu.

 

 55 min

Un film réalisé par
Barbara Necek

Co-écrit avec
Camille Fauroux

Raconté par
Sarah Jane Sauvegrain

Conseillère historique
Camille Fauroux

Musique originale
Sébastien Berteau ℗ et © 2023 Bonne Pioche Music
Une production Bonne Pioche Télévision

Produit par
Emmanuel Priou et
Yves Darondeau

Une production
Bonne Pioche

Avec la participation de
France Télévisions et du CNC

Avec le soutien de 
La Procirep - Société des productions et de l'Angoa

Année 2023

crédits photo des visuels
entête © Fototec@Gilardi-Bridgeman Images
diaporama © Bundesarchives

Pôle histoire et culture
Emmanuel Migeot
Louis Castro

  Unité documentaires
de France Télévisions 
Antonio Grigolini

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Contact presse

Sylvie Syren
Contact - France Télévisions