À l'automne 1940, des centaines de jeunes hommes des territoires français du Pacifique répondent à l'appel du général de Gaulle et s'engagent dans une aventure qui va durer cinq ans. Originaires de Polynésie et de Nouvelle-Calédonie, ils sont tous volontaires. Ensemble, ils forment le « Bataillon du Pacifique ». Partis du Fenua, ils vont participer à tous les combats du mouvement de résistance de la France libre durant la Seconde Guerre mondiale.
Le 17 août 1944, deux jours après le début du débarquement en Provence, le Bataillon du Pacifique foule le sol métropolitain à Cavalaire, dans le Var. Parmi eux, le Néo-Calédonien Maurice Meunier, 23 ans, qui écrit dans son journal de bord :
« Mon premier geste a été de prendre une poignée de sable et je me suis dit : ça, c’est la France. Maintenant si je me fais descendre, je serai chez moi. Et tous les copains avaient le même esprit. »
Ce « chez moi », la métropole, Maurice Meunier comme ses camarades de lutte ne l’ont jamais vu avant. Tous ces engagés volontaires sont nés aux antipodes de l’Hexagone, dans les colonies françaises du Pacifique. Quand ces soldats débarquent en Provence, cela fait plus de trois ans qu’ils ont quitté leur terre natale.
Ensemble, ils forment depuis 1941 le Bataillon du Pacifique. Le bataillon regroupe des volontaires des Établissements français de l’Océanie (EFO, actuelle Polynésie), de Nouvelle-Calédonie et des Nouvelles-Hébrides – un condominium franco-britannique, aujourd’hui Vanuatu. Aucun de ces combattants n’a été enrôlé de force : ils se sont tous engagés en leur âme et conscience pour secourir la « France malade ».
Dès 1940, ces territoires français du Pacifique ont fait le bon choix. Celui de la France libre de De Gaulle. Ils vont payer le prix fort de cet engagement, mais aussi vivre une expérience hors du commun.
Ces volontaires embarquent pour une aventure qui va durer cinq ans et les conduire à parcourir le monde. Ils découvrent l’Australie, puis le Proche-Orient, l’Égypte et la Libye – où ils s’illustrent face au général allemand Rommel –, la Tunisie, l’Italie, avant d’atteindre – pour ceux qui ont survécu – le sol français. Le Bataillon du Pacifique est de toutes les batailles terrestres de la France libre.
Jeunes, idéalistes, courageux, curieux de découvrir le monde, ils prennent tous les risques pour libérer la France du joug nazi et de la collaboration. Célébrés dans leurs territoires qui conservent précieusement leur mémoire, ces combattants n’ont suscité que très peu d’intérêt de la part de la métropole. Certes, ils n’étaient pas majoritaires, une poignée de 600 hommes à combattre pour la France libre, mais suffisamment vaillants pour être considérés comme un bataillon d’élite. Quelles étaient leurs motivations ? Pourquoi s’engager pour une « mère patrie » si lointaine et souvent si injuste ? Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, le code de l’indigénat est encore en vigueur en Nouvelle-Calédonie, privant les Kanak de leurs droits. En Polynésie, seuls quelques atolls accordent la citoyenneté pleine et entière à ses concitoyens.
Pourtant ces hommes n’hésitent pas à prendre les armes pour continuer le combat auprès de De Gaulle et rendre son honneur à la France. Aujourd’hui, ces combattants ont tous disparu mais leur mémoire reste vivace grâce aux journaux de bord qu’ils ont rédigés. À partir de précieux témoignages, le film retrace l'incroyable épopée du Bataillon du Pacifique et fait résonner les voix aujourd’hui disparues des hommes qui l’ont vécue.
52 min
Réalisation
Sandra Rude
Production
Mediatika
Avec la participation de
France Télévisions
Directeur des contenus
du pôle Outre-mer
Laurent Corteel
Directeur adjoint des contenus, en charge des magazines et des documentaires
Sophiane Tilikete
Directrice adjointe des contenus, en charge de la visibilité des programmes Outre-mer
Christelle Lefrançois
Responsable de programmes
Gabrielle Lorne
2023