Cuivre, aluminium, zinc, coltan, cobalt, nickel... Derrière ces noms se cache l’une des clés de l'indépendance des États. Depuis quelques années, ces minerais et métaux sont à la une de l’actualité. Que leurs prix flambent ou au contraire s’effondrent, leurs noms sont souvent associés au mot « crise » et parfois à celui de « guerre ». L'approvisionnement de la France en métaux rares est l'une des questions dont l'importance grandit, en raison de l'augmentation de la demande mondiale, liée notamment à la transition énergétique. On les retrouve dans les panneaux photovoltaïques, les éoliennes, les batteries des véhicules électriques. Ils tiennent également une place essentielle dans nos téléphones portables et nos ordinateurs. L’accès à ces ressources constitue désormais un véritable enjeu de souveraineté pour les Etats. L'OCDE, dans un rapport publié en février 2019, souligne que la consommation de métaux rares passera de 7 à 19 milliards de tonnes en 2062 du fait de l'augmentation de la population mondiale et l'arrivée de centaines de millions de nouveaux consommateurs, notamment en Inde et plus globalement en Afrique. Dès lors, quelles stratégies pour la France ?
Le gouvernement français a lancé cette année un inventaire des ressources du sous-sol national dans l’Hexagone, mais aussi dans une partie des Outre-mer qui apparaît comme une solution dans les problématiques de production nationale. Si chacun connaît la place du nickel dans l’économie de la Nouvelle-Calédonie ou les divers impacts de la recherche d’or sur la société guyanaise, de nouveaux potentiels autour d’autres minerais, moins connus, apparaissent ici et là. Toutefois, la production minière soulève plusieurs enjeux.
- Des enjeux économiques : certains territoires comptent sur la mine pour développer une activité économique.
- Des enjeux sociaux : de gros conflits peuvent éclater quand l'activité minière rentre en contradiction avec la culture.
- Des enjeux environnementaux : les Outre-mer représentent 87 % de la biodiversité de la France. L'Etat devra choisir entre deux ressources : celle des mines et celle découlant de la protection de l'environnement. La Nouvelle-Calédonie extrait du nickel depuis 150 ans. Mais les exploitations minières actuelles peuvent soulever des poussières néfastes pour la préservation des lagons classés au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Peut-on maintenir ou développer ces filières Outre-mer face à une concurrence étrangère aux coûts de production souvent plus faibles ? La France et l’Europe peuvent-elles défendre, voire imposer dans ce domaine des normes sociales et environnementales vertueuses et mieux-disantes ? Est-il possible de développer ces activités sans sacrifier la nature et la santé des populations ?
Pour répondre à ces questions mais aussi à celles que suscite l’exploitation de nouvelles ressources en hydrocarbures chez certains de nos voisins, Sitianlati Daroussi, en collaboration avec les rédactions du Réseau des 1ère, fera un point avec ses invités sur la nature exacte des richesses disponibles en Outre-mer et sur les conditions environnementale économiques et sociétales dans lesquelles de telles mises en exploitation seraient effectivement compatibles avec les objectifs de développement durable.
Invités
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Jean-Victor Castor, député de Guyane
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Éric Beauducel, documentariste
En duplex
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Philippe Chalmin, professeur émérite à l’Université Paris-Dauphine
- Nolwenn Rocca, coordinateur juriste - Guyane Nature Environnement
Inédit
Présentation
Sitianlati Daroussi
Rédaction en chef
Didier Givodan
Direction de l’information
du pôle Outre-mer
Laurent Corteel
Willy Bracciano
Direction des rédactions
de Malakoff
Valérie Filain
Production
France Télévisions
52 min
2024
Diffusion en Outre-mer à partir du 31 mai sur l’ensemble des antennes du Réseau des 1ère, sur La1ere.fr, l’offre numérique Outre-mer de France Télévisions, et sur france.tv.