Besançon la féminine

Parmi les grandes figures qui ont façonné le destin de Besançon, les « grands hommes » se taillent la part belle. Passées au second rang de l'Histoire par ceux qui ont écrit notre passé, il importe aujourd'hui de réparer cette injustice en revenant sur dix femmes essentielles de l'aventure collective bisontine, une histoire de luttes et de victoires qui ont profondément marqué la ville et ses lieux.

Nicole Bonvalot, dame de Granvelle

Épouse du Garde des Sceaux de Charles Quint, c'est elle qui assurera la maîtrise d'œuvre des travaux du palais que son époux fait bâtir au cœur de Besançon, alors que ce dernier parcours l'Europe au service de son maître.

Jeanne-Antide Thouret, la "soeur du bouillon"

Habitée par sa foi et un respect pour la dignité de chacun qu'on peut qualifier d'avant-garde, cette personnalité énergique est à l'origine d'une communauté religieuse qui s'illustrait dans l'éducation des filles.

Clarisse Vigoureux, la justice jusqu'au bout de la vie 

Née en pleine révolution, Clarisse Vigoureux est veuve à 23 ans avec 3 enfants à sa charge : un destin qui aurait pu l'accabler, mais que cette femme érudite transcende en vouant son existence à la grande cause du XIX ème siècle, le progrès social.

Jenny d’Héricourt, combattante à la pointe de sa plume

Jeanne-Marie Poinsard de son vrai nom - a un destin tout tracé quand elle devient institutrice à 18 ans. Mais quand son mari tente de l'assassiner, hors de question de subir le destin que lui réserve une société d'hommes : elle sera une plume affutée pour la cause féministe.

Marie Phisalix, la dame aux serpents

A 20 ans seulement, c'est l’une des premières femmes médecins. Reconnue pour ses travaux sur les animaux venimeux, elle crée à Mouthiers Haute-Pierre un des premiers musées d’histoire naturelle de province consacré aux serpents et autres animaux venimeux.

Anne de Chardonnet, le talent de l'anticonformisme

Passionnée par les mathématiques, l’aviation et les sciences, la jeune fille dépose rien moins que quatre brevets de chimie. Mais c'est un autre de ses talents qui lui vaut de rester dans la mémoire collective : la sculpture.

Suzanne Belperron, joaillère et résistante

Quand à 18 ans, la jeune Suzanne remporte le 1er prix du concours des Arts Décoratifs grâce à la création d’une montre en or et émaux, elle ignore que son talent la propulsera un jour dans les coulisses de l'Histoire, en pleine Résistance.

Denise Lorach, le long combat pour la mémoire

Revenue de l'enfer de Bergen-Belsen, Denise Lorach s'indigne du peu de documents traitant de la déportation lorsque se présente le vingtième anniversaire de la Libération de Besançon, en 1964. Le maire de Besançon, Jean Minjoz, lui propose alors de créer ce qui sera bientôt le musée de la Résistance et de la Déportation.

Camille Charvet-Kahn, humaniste jusqu'au bout de la vie

Humaniste convaincue, cette femme libre s'engage dans la Franc-Maçonnerie, qui est, durant l'entre deux guerres, l'un des lieux où la cause de l'égalité réelle entre les hommes et les femmes peut avancer. Quand la Guerre arrive, la professeur se fait combattante et se révèle un rouage essentiel de la Résistance.

Paulette Guinchard-Kunstler, une vie pour les autres

En 1997, alors que les Législatives battent leur plein, une rumeur agite le microcosme politique bisontin : la candidate du PS dans la 2ème circonscription du Doubs pourrait devenir ministre en cas de victoire de la Gauche.