Sans rendez-vous, au planning familial

Synopsis

Nour pense être enceinte. Mia vient d'apprendre qu'elle l'est et souhaite avorter. Morgan, iel, ne trouve pas de professionnel qui puisse l'accompagner dans sa prise d'hormones. Jade, quant à elle, vient de subir une agression sexuelle...
Tous ces jeunes sont en pleine situation d'urgence et de fragilité. Issus de milieux sociaux différents, ils ont choisi de pousser la porte du planning familial d'Orléans afin d'obtenir de l'écoute, de l'aide et trouver des solutions.
En les filmant lors de leur passage en ce lieu, ce documentaire dresse le portrait d'une jeunesse et de son rapport à la sexualité. On y mesure l'ampleur des tabous, tout en réaffirmant la nécessité de l'existence d'une telle structure.

Note d'intention

« Peu d’endroits existent dans notre société où la promesse d’une écoute sans condition et bienveillante est garantie. Le planning familial est l’un d’entre eux.

Sensible aux droits des femmes, aux minorités, au sexisme et aux inégalités, nous avons été révoltées de la manière dont un grand nombre d’IVG pratiquées au bloc opératoire avaient été déprogrammées durant la crise du covid-19. Certaines femmes se retrouvaient ainsi au-delà du délai légal pour avorter et l’Assemblée nationale refusait d’allonger ce délai. Jugées « non prioritaires », des femmes étaient abandonnées à leur solitude. On leur refusait l’accès à l’IVG ou à la contraception. Le planning familial remuait ciel et terre pour trouver des solutions.

En tant que réalisatrices, cette situation nous a fait comprendre à quel point le droit des femmes et l’existence de lieux comme le planning familial étaient perpétuellement remis en question. Et c’est ce qui nous a amenées à faire ce film.

Pendant plus d’un an, nous nous sommes immergées au cœur du planning familial d’Orléans avec nos caméras. Sans rendez-vous recueille des récits forts et souvent insoupçonnés. Des femmes, mais aussi quelques hommes, de tout milieu social, essentiellement jeunes, entre 14 et 35 ans, nous délivrent une parole sur la sexualité vraie. Ce que l’on n’ose évoquer à son entourage le plus intime, à son conjoint, à ses ami.es, à son médecin généraliste se verbalise ici. Entre les murs du planning familial, tout est gratuit et l’anonymat est garanti, il s’agit de leur spécificité, nul besoin de donner son nom ou d’avoir une carte de sécurité sociale. Ici, pas de poésie, pas de détour, on parle de sexe avec des mots justes, sans jugement, sans connotation, de manière raisonnée, claire et posée.

On se souvient tous de quelqu’un qui est passé par le planning familial, si ce n’est nous-même. Et ces témoignages réaffirment – puisqu’il faut le faire, encore et toujours – le rôle, l’importance et la nécessité d’un tel lieu. »

Par Marion Dupuis et Marine Villeneuve, les réalisatrices.