Synopsis
Une Française à Kaboul relate le destin incroyable d’Elisabeth Naim Ziai, une Bretonne qui, en 1927, épouse un cousin du roi progressiste d’Afghanistan. Mais alors qu’Elisabeth et son mari sont en route pour Kaboul, le roi modernisateur est détrôné par un rebelle conservateur. À partir de là, rien ne se passe comme prévu. Pourtant, Elisabeth restera en Afghanistan jusqu’en 1980. Première Afghane à oser se dévoiler en 1936, elle consacre son existence à lutter pour les droits des femmes dans son pays d’adoption.
À travers la vie d'Elisabeth, ce documentaire livre un éclairage nouveau sur l’évolution de Kaboul et d’une partie de la société afghane. Les valeurs changent radicalement dans la capitale entre la fin des années 1920 et le milieu des années 1960. Les femmes commencent à avoir accès à l'éducation, elles ont le droit de travailler, de se dévoiler, de fréquenter les mêmes universités, les mêmes fêtes que les hommes.
À l’heure où l'Afghanistan a de nouveau basculé dans l'obscurantisme, cette histoire est une belle façon de revisiter une période d’ouverture et d'émancipation qui n’a encore jamais fait l’objet d’un documentaire. Grâce à des images et des archives inédites, Une Française à Kaboul comble un vide historiographique et remet en lumière une autre facette, pleine d'espoir, de ce pays meurtri.
Note d'intention de l'autrice (Charlotte Erlih)
En 2013, j'ai publié mon premier roman, Bacha Posh, dont l'intrigue se situait en Afghanistan. Une lectrice du livre m'a alors présentée au petit-fils d'Elisabeth Naim Khan.
Massoud avait promis à sa grand-mère, avant sa mort, de faire vivre sa mémoire. Quant je l'ai rencontré, il se savait condamné par un cancer. Il ne m'en a rien dit. À la place, il m'a confié les journaux intimes qu’Elisabeth a tenus toute sa vie.
J'ai découvert une femme incroyable, passionnante. Ce fut une ouverture sur l’Afghanistan d’avant l’invasion soviétique, un Kaboul complètement méconnu.
Les archives de la famille contenaient l'autobiographie inédite que Naim, le mari d'Elisabeth, a rédigée en français à la fin des années 1970. Et cinq magnifiques albums photo, d'autant plus précieux qu'ils permettent de nourrir ce qui a très peu laissé de trace en Afghanistan : le quotidien des femmes.
Mon désir de réaliser ce film repose donc sur une double histoire. Celle d'une femme d'exception et celle d'une ville passionnante à une époque déterminante.
Grâce à Elisabeth Naim Ziai, nous plongeons dans l'intimité d'une ville et la diversité de ses habitants. Par son mari, elle a côtoyé de près la famille royale et les sphères du pouvoir. Mais elle a également fréquenté les milieux modestes de la société kaboulie en travaillant comme enseignante dans la première école pour filles qui a rouvert dans les années 1930, et ensuite au sein de l'Institut des femmes qu'elle a créé.
Au-delà de sa trajectoire romanesque et touchante, Elisabeth a été à la fois le témoin et l'une des actrices du bouleversement qui a mené Kaboul d'un moment où les femmes portaient des burqas grillagées à une époque où certaines arpentaient la ville tête nue, parfois même en mini-jupes.
Comment cette évolution s'est produite ? Comment les mentalités ont pu se transformer ainsi ?
Ces interrogations sont au cœur du film. Avec l'espoir ardent qu'en apportant des éléments de réponse du passé, des perspectives se dégagent pour le présent.
Festivals et prix
• Prix du public compétition documentaire au Festival international du film d’histoire de Pessac 2023 (France)
• FIPADOC 2024 (France / Biarritz) – compétition nationale
• Festival les Libertés 2024 (France / Brest)
• Festival Itinérances 2024 (France / Alès)
• Prix Terre(s) d’Histoire INA au Festival Figra 2024
Biographies
Charlotte Erlih (autrice, réalisatrice)
Normalienne et agrégée de lettres modernes, Charlotte Erlih a enseigné les arts du spectacle à l’université de Nanterre. Elle se consacre maintenant à la réalisation et à l’écriture. Elle a publié une vingtaine d’ouvrages (romans, BD, albums jeunesse, essais) et réalisé des courts-métrages. Une Française à Kaboul marque sa première réalisation documentaire.
Marie-Pierre Camus (réalisatrice)
Marie-Pierre Camus est monteuse et réalisatrice de films et de séries documentaires. Elle a accompagné la production de plus de cinquante films pour la télévision française. En 2011, elle signe le montage des Nouveaux chiens de garde pour le cinéma, réalisé par Yannick Kergoat et Gilles Balbastre, qui fera 200 000 entrées.
Ces dernières années, elle s’est consacrée à la réalisation de films d’archives, comme La Nuit des longs couteaux, qui a remporté plusieurs prix en festivals. On peut citer également Les Tribunaux d’Hitler, coréalisé avec Jean-Marie Barreyre pour Arte et, récemment, la réalisation d’un portrait intime de Costa-Gavras.
Documentaire
53 min
Un film écrit par
Charlotte Erlih
Réalisation
Charlotte Erlih
Marie-Pierre Camus
Raconté par
Mathieu Amalric
Charlotte Erlih
Payam Madjlessi
Musique originale
Eric Neveux
Conseiller historique
Michael Barry
Produit par
Pierre Jestaz (Kepler22 Productions)
Colette Quesson (A Perte de Vue)
Avec la participation de
France Télévisions,
Musée national des Arts asiatiques - Guimet,
Centre national de la cinématographie
et de l’image animée,
Fonds de la région Bretagne d’aide à la création
cinématographique et audiovisuelle,
Procirep - Angoa
2023
Unité documentaires
France Télévisions
Antonio Grigolini
Emmanuel Migeot
Louis Castro
À voir sur
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