Maryse Condé, la liberté d'écrire

Ce film est le voyage initiatique d’une jeune Guadeloupéenne qui parcourt les Antilles, l’Europe, l’Afrique, à la recherche d’elle-même, et qui, emportée par le vent de l’histoire, fait le douloureux apprentissage de la liberté́. Un voyage qui fera de Maryse Condé l’immense dame de la littérature francophone, auteure d’une trentaine de romans, essais et pièces de théâtre, couronnée en 2018 par le prix Nobel alternatif, qu’elle dédia à la Guadeloupe, son pays natal.

Le film raconte cette « vie avant d’écrire » dont Maryse Condé a fait le matériau brut de son œuvre romanesque et théâtrale. Une vie qui l’a conduite de Pointe-à-Pitre à Conakry, en passant par Paris, Cotonou et Dakar, à faire l’existentielle rencontre d’elle-même.

Partir sur ses traces, c’est ainsi s’aventurer dans un monde où le réel et l’imaginaire se confondent. C'est aller à la rencontre d’une héroïne de roman, un personnage aventureux, volontiers provocateur, dont la vie et l'œuvre se mêlent avec la grande histoire, celle du colonialisme, des luttes pour l’indépendance. Mais aussi une autre histoire, plus intime, qui a le goût de l’enfance, des amours perdues, de cette quête éperdue de soi et de cette part d’ombre et de lumière qu’il faut finir par accepter.

Note de la productrice Véronique Chainon

Ce documentaire est un hommage à l’audace d’une Guadeloupéenne et à son talent enfin reconnu dans le monde entier.
Maryse Condé fait partie de ces grandes plumes antillaises qui, à l’instar de Césaire, Fanon ou Glissant, ont façonné et façonnent encore la littérature contemporaine et la pensée décoloniale. Une voix féminine qui a traversé le siècle.

Maryse Condé interroge notre identité multiple, la langue française et notre passé ; les horreurs de l’esclavage et de la colonisation, leurs survivances actuelles comme le racisme, la place donnée aux femmes et les écrans de fumée de la décolonisation.
Bien que Guyanaise et très attachée à la Guadeloupe de ma mère, j’ai découvert tardivement ses ouvrages. Maintenant que j’en ai saisi son pouvoir, il me paraissait primordial de raconter cette auteure majeure de son vivant.