Communiqué de presse
En quoi Tom & Lola diffère-t-elle des autres séries policières ?
Sébastien Pavard (producteur)
Nous avons beaucoup échangé pour essayer de faire un petit pas de côté afin ne pas lasser le spectateur et continuer de le surprendre. Nous avons travaillé avec des scénaristes, un directeur littéraire, un directeur de collection et deux personnes qui s’occupaient des arches narratives. La signature de nos polars est d'avoir autant d’enjeux émotionnels que de suspens.
Cyril Hauguel (producteur)
Nous avions à cœur de conclure les intrigues des épisodes sur un ressort émotionnel majeur. Nous contournons ce qu’on appelle généralement les meurtres de sang-froid avec un vrai parcours de l’ordre de la rédemption.
Notre processus habituel est d’aller chercher un arc narratif, un décor et de trouver des moteurs d’intrigues atypiques. Nous avions pour référence Agatha Christie ou Le Mystère de la chambre jaune.
Vous touchez beaucoup à des questions assez modernes, aux nouvelles manières de faire famille, était-ce un choix volontaire ?
Sébastien Pavard
Dès l’écriture de la bible, nous tenions à rester modernes. Ce qui a primé par-dessus tout, à la fois dans le polar et la famille que forment Tom et Lola, c’est la sincérité. Nous avions donc besoin de comédiens qui pouvaient incarner cette modernité car ils le sont eux-mêmes. La difficulté résidait ensuite dans le fait de trouver un parler-vrai naturel, qui n’excluait pas une partie du public.
Cyril Hauguel
Nous voulions représenter cette famille qui n’en porte pas le nom, comme si la “tribu” de Tom et Lola était un no man’s land. Cette série interroge l'amitié et les rapports homme-femme.
Que représente la famille 3.0 dont vous parlez ?
Sébastien Pavard
Le schéma familial a beaucoup été traité dans les séries : la famille 1.0 : papa, maman et les enfants, la famille 2.0 : qui se reconstitue avec des enfants qui ne se connaissent pas toujours.
Ce qui nous intéressait était de s’arrêter sur la famille 3.0. C’est à dire celle qu’on choisit, avec laquelle on vit. Tom et Lola vont décider de vivre ensemble et cette idée de colocation a quelque chose de très générationnel.
Cette vie en communauté et ce choix de deux amis qui se connaissent depuis le lycée, qui vont panser les plaies l’un de l’autre et qui se choisissent nous a beaucoup parlé tout au long de l’écriture. Nous avions toujours en tête la maxime “Ensemble, c’est tout”, d’Anna Gavalda.
Le choix de Pierre-Yves et Dounia a-t-il été évident dès le début ?
Sébastien Pavard
Je connaissais Pierre-Yves que j’avais vu dans d’autres fictions mais nous avions surtout écrit le rôle de Lola avec Dounia en tête. Nous lui en avons parlé assez rapidement car elle représentait tout ce que l’on voulait insuffler à la série.
Nous avions vu Pierre-Yves dans Piste Noire, France Télévisions nous a rapidement parlé de lui et nous lui avons accordé toute notre confiance. Nous avons voulu voir/ tester ? l’alchimie entre les deux, si leurs yeux se parlaient. Ça nous paraissait très important.
Dounia Coasens (Lola)
Je me souviens avoir passé les essais avec Pierre-Yves et d’avoir tout de suite ressenti que nous étions une équipe. Nous avons tout de suite créé une certaine complicité que nous souhaitions défendre à l’écran.
Qu’est-ce qui vous a attiré dans vos rôles respectifs et lorsque vous avez entendu parler du projet ?
Pierre-Yves Bon (Tom)
L’ouverture à la comédie m’a tout de suite attiré car, jusque-là, je n’avais jamais eu l’occasion de proposer ce type de jeu, où j’ai senti que je serais à la fois libre et confiant. Tom est un personnage complexe, à la fois fragile et égoïste et cette combinaison, intégrée dans un polar bien ancré m’a convaincu. J’étais aussi intéressé par la représentation de cette amitié sincère entre une femme et un homme.
Dounia Coasens
Quand on m’a présenté le rôle de Lola, j’ai trouvé qu’il exigeait un vrai lâcher-prise J’ai toujours eu en moi une partie enfantine qui se décuple lorsque je joue. C’est comme mettre des mouchoirs sur les choses de la vie pour plonger dans le présent, tête baissée.
Bien sûr, elle a aussi ce côté flic, très ancré dans la réalité.
Pouvez-vous nous parler de l’amitié entre Tom & Lola, de comment votre relation avec Dounia a infusé dans vos rôles ?
Pierre-Yves Bon
L’alchimie entre Tom et Lola est née assez rapidement. Nous ne connaissions pas du tout avec Dounia et, avant même que le tournage ne débute, nous avons eu la chance que complicité entre les personnages se développe. Nous nous sommes rendu compte que nous étions vraiment comme Tom et Lola, nous avons créé cette amitié.
Nous avons beaucoup travaillé sur le plateau, et nous avons discuté autour de petites improvisations la veille des tournages pour créer des caractéristiques aux personnes qui ont transpiré de nous.
Dounia Coasens
Nous avons passé beaucoup de temps ensemble et nous avons même vécu en colocation avec chacun notre chambre pour recréer cette dynamique. Nous nous sommes posé les mêmes questions que Tom et Lola : combien de temps pour la douche... à quelle heure tu te lèves...
Pouvez-vous nous parler des personnages que vous incarnez ?
Grégoire Paturel (Jordan)
Il y a beaucoup de candeur chez Jordan. Il va toujours de l’avant, à un milliard de pour-cent même quand il gaffe un peu. C’est un cœur tendre qui essaie de porter son côté baroudeur, un peu cow-boy. J’ai remarqué lors des essais que j’étais très proche de mon personnage, et de fait, mon jeu était assez naturel.
L’amitié qui lie Jordan et Mehdi dans la série, je l’ai aussi liée avec Yassine sur le plateau, cet aspect de fiction et de réalité qui se recroisent m’a beaucoup plu.
Yassine Hitch (Mehdi)
Mehdi, mon personnage, se retrouve dans la police un peu malgré lui. Il est informaticien de formation et il veut montrer qu’il est utile, là pour aider les gens. À côté de ça, il n’est pas prêt à partir à l’action, à prendre des risques. Il a une famille, des enfants et il s’accroche beaucoup à ce modèle qu’il retrouve au sein de la brigade.
C’est la première fois que je joue un rôle aussi important dans une série et j’ai vécu une très belle expérience. Je voulais remercier toutes les équipes, et surtout Grégoire. J’avais l’impression que ma vie personnelle s’accordait avec ma vie professionnelle car sur le tournage, le personnage de Grégoire aidait le mien comme Grégoire m’aidait à naviguer l’océan des plateaux.
Évelyne El Garby Klaï (Suzanne)
Il est vrai que la fiction déteint un peu sur le réel. Dans la série, j’agis comme un cadre : je gère mon équipe au sein du commissariat, je suis autoritaire quand il le faut. Étonnamment, j’ai eu l’impression de garder cette position à l’extérieur du tournage.
Ce commissaire est tout de même une tête pensante, loin des stéréotypes du commissaire un peu “bébête”. Elle ne déborde pas d’émotion non plus mais elle n’hésite pas à mettre les mains dans le cambouis. J’ai regardé des documentaires pour sortir un peu de ces clichés et voir comment faire en sorte que l’équipe aille bien malgré ce qu’elle traverse. Ma source d’inspiration est tirée un peu plus du réel que des fictions.
Propos recueillis par Lucile Canonge