Chroniques d'en haut

Malgré ses 25 ans aux commandes d'un magazine de montagne, Laurent Guillaume le confesse, il a horreur du vide. Pour explorer les mécanismes autour de cette crainte, il donne rendez-vous à Killian Bron au coeur des Pyrénées pour un numéro tout en verticalité.

Un athlète hors du commun

Killian Bron, jeune vététiste de 31 ans est un aventurier du vide. De la poussière de Namibie aux rochers pointus des Dolomites en passant par les paysages magnifiques de la Cappadoce ou les Slick Rocks du désert de l’Utah, les vidéos de ses exploits sur les circuits les plus redoutés cartonnent sur YouTube avec plusieurs millions de vues au compteur. Mais derrière ces exploits sportifs se cache parfois près de 10 ans de préparation. Une approche du terrain millimétrée qui s'additionne à des aptitudes physiques et mentales hors normes. Une "tête brulée" en apparence qui s'avère être en réalité un réel tacticien des hauteurs.

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Vaincre sa peur

C'est sur les chemins vertigineux des Pyrénées orientales que Laurent Guillaume tentera d'apprivoiser son acrophobie.  C'est auprès de professionnels de la montagne tel que Marco Rollot, moniteur d'escalade, qu'il arpentera le souffle court le "chemin du vertige" situé à flanc de falaise. Malgré son appréhension des hauteurs, Laurent expérimentera un véritable sauvetage à même ma roche en compagnie d'une section spéciale de pompiers : le groupement d'intervention en milieu périlleux (GRIMP) De véritables spécialistes du vide, dont l’expérience permet de porter secours à des victimes situées dans des zones reculées et difficiles d'accès.

Vivre le vide au quotidien

Ce grand format est également l'occasion de partir à la rencontre de celles et ceux dont la vie tourne autour du vide. Nous assisterons notamment aux performances de Julien Irilli, alpiniste qui enchaine les sommets en parapente. Adepte de dry-tooling, forme d'escalade dérivée de la cascade de glace, il se suspend à bout de piolet sur surfaces rocheuses très techniques.

Nous rencontrerons également les cordistes, métier méconnu qui nécessite une vigilance permanente. Harnachés parfois à des dizaines de mètres, ils se démènent pour entretenir nos infrastructures et assurer la sécurité des riverains.

Le vide peut aussi s'approcher de manière artistique et spirituelle ! La preuve avec le highliner Nicolas Berestoff, qui propose à l'aide de sa slackline des traversées aériennes à faire pâlir les promeneurs. Le père Paul quant à lui nous racontera comment l'abbaye de Saint Martin du Canigou lui a permis de consolider sa foi dans un endroit situé au plus près des cieux.

C'est dans ces décors sauvages que Laurent apprendra à dompter sa peur auprès de ces professionnels qui exercent parfois à plusieurs centaines de mettre du sol. Une expérience d'une intensité rare, qui nous permet d'apprécier la montagne à sa juste valeur. Car que serait la montagne sans un peu de "gaz" ?