1878 : Un court-métrage poignant entre histoire et amitié
NC la 1ère propose une soirée de 75 minutes : « la nuit de la fiction » dans laquelle sera diffusée six courts métrages issus de la 26e édition du Festival du Cinéma de la Foa. Mardi 15 octobre dès 20h00, retrouvez "1878", un court-métrage poignant entre histoire et amitié.
Primé meilleur court-métrage lors du 26e Festival du cinéma de La Foa, "1878" d'Aurélia Raoull nous transporte dans la Nouvelle-Calédonie du XIXe siècle. L'histoire d'une amitié improbable entre un prêtre et la petite Kaï, orpheline après une attaque militaire, résonne avec les échos de l'histoire calédonienne. Dans cette œuvre, la réalisatrice et la jeune actrice de 9 ans, Jayna Kamodji, incarnent des talents prometteurs du cinéma local.
"1878" plonge le spectateur dans une période tumultueuse de la Nouvelle-Calédonie, marquée par la répression coloniale. La jeune Kaï perd sa mère lors d’une attaque de l’armée française et rencontre un prêtre, avec qui elle tisse une amitié fragile. Bien que l'histoire soit fictive, elle s'inspire des luttes réelles et des échos du passé calédonien.
La réalisatrice Aurélia Raoull a su créer une œuvre riche et authentique, sans tomber dans des stéréotypes. Olivier Martin, producteur local, souligne la profondeur de son approche : « Elle n’est pas arrivée avec des stéréotypes lourds, mais avec une véritable vision. »
Une jeune actrice au talent prometteur
Au cœur du film, Jayna Kamodji, âgée de 9 ans, incarne Kaï avec une sensibilité remarquable. Repérée lors d’un jeu télévisé, elle a rapidement conquis l'équipe de production par son dynamisme et sa capacité à gérer le rythme des longues journées de tournage. Olivier Martin témoigne : « Elle a fait preuve d’un professionnalisme incroyable pour son âge. »
Sa performance lui a valu le prix d’interprétation lors du festival, ouvrant la voie à un avenir prometteur dans le cinéma. « Jayna a un énorme potentiel, et avec le soutien de sa famille, elle est bien entourée pour réussir », ajoute Olivier Martin.
Aurélia Raoull : Une vision cinématographique inspirée
Les origines d’Aurélia, mélange de cultures malgaches et normandes, et son enfance en Nouvelle-Calédonie nourrissent sa passion pour les croyances et superstitions. Après des études à Paris, elle a choisi de se concentrer sur l’écriture de scénarios. Ses travaux antérieurs témoignent de son intérêt pour les éléments horrifiques, mais "1878" représente un tournant, abordant des thèmes d’amitié et de résilience.
Sa capacité à allier son expérience personnelle à une vision artistique forte fait de ce film un témoignage poignant sur des événements souvent oubliés.
Au-delà de nos frontières
"1878" ne se contente pas de raconter une histoire : il explore les liens humains dans un contexte de répression et de violence. À travers le talent d’Aurélia Raoull et la performance touchante de Jayna Kamodji, ce court-métrage devient un véritable reflet de la résilience calédonienne, promettant de captiver les spectateurs bien au-delà des frontières locales.
Diffusion courts-métrages de la nuit de la fiction
20h00 : 1878
20h20: Les cendres du cœur
20h26 : Bereziina
20h46 : Ça ira
20h53 : Faby et Gépé
21h05 : Nouvelle vague
Emma-Flore Vignoles
Lauréate du prix du meilleur scénario lors du 26e Festival du Cinéma de la Foa, la jeune réalisatrice Emma-Flore Vignoles nous plonge dans son univers intime avec son court-métrage « ÇA IRA ». À travers le parcours de Lucie, elle explore les doutes et les responsabilités du passage à l’âge adulte, tout en offrant une perspective réconfortante sur la solitude et l’amitié.
Entretien avec Emma-Flore Vignoles
Qu’est-ce qui t’a inspirée à transposer une partie de ta propre expérience dans l’histoire de Lucie?
Y a-t-il des moments spécifiques de ta vie qui ont façonné le scénario ?
Emma-Flore Vignoles : La principale raison pour laquelle j’ai commencé à faire du cinéma est que je voulais que les gens se sentent moins seuls. De ce fait, j’ai su très tôt que je voulais parler du début de l’âge adulte, une période où l’on se sent souvent seul et parfois désemparé face à de nouvelles responsabilités. J’ai évidemment puisé dans mes propres doutes, comme ce petit stress de vérifier quatre fois par jour si un aliment est encore consommable après la date de péremption, haha. Mais en discutant autour de moi, j’ai réalisé que nous étions tous dans le même bateau. C’est cela que je voulais transmettre à travers le film.
En quoi le parcours de Lucie résonne-t-il avec ton propre cheminement personnel et professionnel ?
Emma-Flore Vignoles : J’ai su très tôt que je voulais travailler dans le domaine artistique, et j’ai eu la chance de ne jamais hésiter dans ma carrière. Cependant, j’ai également ressenti ce désarroi face à l’inconnu, ce poids sur les épaules lorsqu’il faut prendre une décision qui pourrait changer notre vie, notamment quand j’ai choisi d’habiter en France. C’est un mélange de peur et d’excitation, et il est vrai que personne ne peut prendre ces décisions à notre place. Comme pour Lucie, ces choix ne sont pas figés ; on peut toujours changer de voie si on ne se sent pas bien. C’était important pour moi de dédramatiser ces grands moments.
Tu as choisi de créer un ami imaginaire, Conscience, pour accompagner Lucie. Est-ce une représentation de ton propre dialogue intérieur ou d'une stratégie que tu as utilisée pour traverser des moments importants dans ta vie ?
Emma-Flore Vignoles : C’est un mélange de mon propre dialogue intérieur, de mes discussions avec mes parents et de la moi d’aujourd’hui qui aimerait parler à la moi de 19 ans. La relation entre Conscience et Lucie s’inspire aussi de mon amitié avec Anthony Adam, l’acteur qui joue Conscience. Cette dynamique de soutien sans faille mais aussi moqueuse résume notre amitié, et cela m’a beaucoup aidé dans l’écriture.