France Confection, c’est aujourd’hui plus de cent salariés, majoritairement des femmes. L’entreprise est la dernière en France à produire des costumes « Made in France ». Avant d’habiller les présidents de la République, ces couturières ont eu une histoire qui a épousé celle de la France industrielle sur ces dernières décennies.
Elle a changé de nom à plusieurs reprises, au gré des repreneurs, elle a vécu toutes les dernières crises et a trouvé en travers de sa route une mondialisation sans pitié, une Europe en perdition, une France qui doute. En 1996, son sort semblait scellé. Elle devait disparaître à son tour.
Mais c’était sans compter avec Serge Bonnefont, le syndicaliste maison, et 33 de ses collègues-couturières qui ont refusé la fatalité. Mettant en commun leurs indemnités de licenciement, ils reprennent l’entreprise et la rebaptisent : France Confection.
Depuis, France Confection a grandi, même si des soubresauts viennent lui rappeler la fragilité du secteur. Elle produit, elle diversifie, elle innove. Les salariés de France Confection continuent de faire ce qu’ils ont toujours fait. Et ça marche !
Avec ce passé, France Confection n’est pas tout à fait une entreprise comme les autres. Son actuel PDG est l’ancien syndicaliste maison. Les règles de gouvernance s’en ressentent. Même si la société est gérée comme une société traditionnelle, il y règne une atmosphère de confiance et de transparence. Tout est dit, tout est su, et chacun sait ce qu’il doit faire. Pour être embauché à France Confection le curriculum vitae n’est pas la pièce maîtresse. Ne rien connaître peut-être un atout si l’envie d’apprendre est plus forte que tout. Le désir de fabriquer, de construire, de faire naître de ses mains un manteau, une veste ou un pantalon.
Corinne était camionneuse, aujourd’hui couturière et déléguée syndicale à France Confection. Elle ne craint pas l’avenir, comme ses aînés. S’il le fallait, elle irait jusqu’au bout pour défendre son atelier.
Marie-Catherine, elle, est née couturière. Pour elle, coudre, c’est s’accorder au mouvement d’une veste comme au tic tac du monde, c’est le reflet d’un velours comme la couleur du ciel. Et puis il y a Christelle qui aime coudre dans l’urgence et faire l’impossible, et encore Cathy, Christine, Bernadette, Ginette, Laurent et les autres...
Leur histoire est celle d’un savoir-faire, le combat quotidien d’un made in France.
Un film de 52'
Un documentaire de
Jean-Pierre Vedel
Une coproduction
France Télévisions /
13 Productions