Gaspard Berthille a grandi à l’intérieur du cabaret, aux côtés de son père, Dary, et des artistes. Il connaît le moindre recoin, le moindre centimètre carré de ce lieu qui est comme sa maison d’enfance. Sa relation au monde du spectacle est ambivalente : il l’adore et le déteste... Un peu comme son père, aujourd’hui décédé, à la fois présent et pesant tant sa figure est indépassable.
Fils de Christiane, dite Crystal (Aurore Clément), une danseuse partie à Las Vegas sans jamais revenir, il a été élevé par Babeth (Charlotte de Turckheim), lesbienne au franc-parler (et fidèle assistante de Dary) qui manage le cabaret du mieux qu’elle peut. Cet abandon, Gaspard pense l’avoir digéré, mais étrangement... il n’en parle jamais. Babeth est sa mère, d’ailleurs il l’appelle maman.
Ainsi, l’abandon est sa blessure secrète, sa problématique. Exemplaire auprès de sa femme lorsqu’elle a été hospitalisée, Gaspard est toujours là quand on a besoin de lui. Sur le point d’« abandonner » le cabaret, il ne pourra s’y résoudre... C’est son seul héritage, après tout. Mais, comme tout héritage, n’est-ce pas à la fois un cadeau et un fardeau ? Ne se sent-il pas l’obligation de garder ce lieu qui est enchanteur, féerique, flamboyant mais aussi... chronophage, dévorant, source d’angoisse et de conflit (avec la « famille du cabaret » et avec sa propre famille) ? Gaspard se demande si, comme son père, il est fait pour cette vie...