Zorro

Édito de France Télévisions - Manuel Alduy et Morad Koufane, direction des fictions internationales et jeunes adultes

Jean Dujardin est Zorro.

Cette simple phrase a suscité immédiatement chez nous une envie, et la promesse d’un plaisir qui, nous espérons, marquera le public tout du long de la série. Pour ce faire, les auteurs ne se sont pas contentés d’une adaptation du roman mondialement connu. Non. Ils ont trouvé une idée forte qui propulse la série sur un terrain inédit d’aventure et de comédie fertile en intrigues et rebondissements : un triangle amoureux… mais à deux ; Gabriella, mariée à Diego, tombe amoureuse de Zorro. Cette idée folle redonne vie de belle manière au héros de notre enfance, tout en donnant plaisir aux acteurs d’interpréter ces partitions finement écrites.

C'est notre cadeau spectaculaire de fin d'année à nos chers téléspectateurs. 
 

Le producteur, Marc Dujardin

Adapter Zorro en langue française aujourd’hui, c’est d’abord remettre en avant le genre du cape et épée. Si la culture anglo-saxonne s’est emparée des héros de la littérature française dont le contexte est le plus légitime au genre, c’est le chemin inverse qui s’opère ici, à savoir rattacher le personnage de Zorro au genre.

Ensuite, la transposition de problématiques contemporaines. En tant que maire d’une petite ville, Don Diego de la Vega entend convertir Los Angeles à la modernité. Mais la confrontation de ses idéaux aux réalités économiques et aux antagonismes de ses habitants le mène dans une impasse dont seul Zorro, avec ses solutions simplistes, a la clé.

La dimension intime, enfin. Diego a créé un monstre qui échappe peu à peu à son créateur. Car Zorro est un fantasme, non seulement pour Diego, mais également pour son épouse, Gabriella. Et à mesure que Diego tente de se débarrasser de Zorro, il lui est cruellement rappelé qu’ils sont liés à jamais.

Proposer une nouvelle lecture de la figure du plus lisse des super héros est le défi auquel nous nous confrontons. Par le spectacle d’action tout d’abord, et par l’humour ensuite. Notre adaptation est avant tout une comédie d’aventures, Diego incarne le bien mais la naïveté, Zorro le courage mais tellement de courage qu’il en devient suspect…

Les auteurs, Benjamin Charbit et Noé Debré

Zorro, un homme politique qui a fait le choix de l’action directe, de la solution simple aux problèmes compliqués… et c’est Diego qui trinque au petit matin ! Comment gérer la schizophrénie induite si l’on est en même temps maire de la ville ET justicier masqué ? Don Diego va-t-il réussir à se débarrasser de Zorro ? Ou Zorro provoquera-t-il la chute de Don Diego ?

Ce suspense, drôle et terrible à la fois, métaphorise différents niveaux d’enjeux :

Politique.

Ne voyons-nous pas de toute part apparaître des hommes et femmes providentiels proclamer que la force et la sévérité sont les solutions à tous les maux contemporains ? Difficile parfois de ne pas se laisser séduire, et d’ailleurs Gabriella ne résistera pas.

Sous la farce, le danger est réel. Diego peut bien laisser la ville à Zorro, mais mesure-t-on les conséquences d’une telle démission ? Comment faire régner la justice et la paix des tribunaux quand le leader suprême n’hésite pas à user directement de son épée ?

Intime.

Cette autre dimension (où il est vital pour Diego, qui se fait cocu tout seul, de battre Zorro) est l’endroit où le politique devient charnel. Car Gabriella est une femme intelligente, cultivée… si même elle préfère Zorro, comment l’opinion publique pourrait-elle préférer Diego ?

Psychique.

Diego est intelligent, c’est juste qu’il est un peu lâche. Il sourit à son adversaire quand il se fait humilier, mais la blessure existe, qu’il répare en Zorro.

Diego est un de ces hommes tourmentés que les séries nous ont fait connaître et aimer. Un homme qui doit apprendre à diriger sa cité, sa famille et sa vertu… dans un costume qui menace chaque jour de le dévorer.

Résumé de la série

En 1821, Don Diego de la Vega devient maire de sa bien-aimée ville de Los Angeles qu’il compte bien faire prospérer. Cependant, la municipalité est confrontée à des problèmes financiers du fait de l'avidité d'un homme d'affaires local. Diego n'a pas fait appel à son double Zorro depuis vingt ans. Mais, au nom de l’intérêt général, il n'a plus d'autre choix que de ressortir son masque et son épée. Très vite, Diego va rencontrer des difficultés à concilier sa double identité de Zorro et de maire, ce qui met à rude épreuve son mariage avec Gabriella, qui ignore son secret.

Avec Jean Dujardin (Don Diego/Zorro), Audrey Dana (Gabriella), André Dussollier (Don Alejandro), Eric Elmosnino (Don Emmanuel), Grégory Gadebois (Le Sergent), Salvatore Ficarra (Bernardo), Baltasar Espinach (Nakai)...