Israël/Palestine, l'impossible coexistence ?

Résumé

Un nouveau chapitre sanglant de l’histoire du Proche-Orient s’est ouvert le 7 octobre 2023.

Ce jour-là, le Hamas a infligé à Israël la plus importante défaite de son histoire. Venus de Gaza, 4 000 djihadistes ont envahi et conquis trois bases militaires et investi vingt et un kibboutzim et localités pour y massacrer des habitants et enlever des civils de tous âges. Le bilan est lourd. 1 200 morts et près de 250 civils et soldats pris en otages. Vingt jours plus tard, l’armée israélienne lance une vaste opération terrestre dans Gaza pour neutraliser les organisations islamistes, et faisant des dizaines de milliers de morts et de blessés parmi lesquels de très nombreux civils. Jamais la paix n'a semblé aussi loin. Comment en est-on arrivé là ?

Israël/Palestine, l'impossible coexistence ? dissèque en trois épisodes huit décennies d'une histoire tumultueuse, racontée du point de vue des acteurs en prise directe avec les événements. Ils sont décideurs politiques israéliens et palestiniens, de premier plan et de tous bords, diplomates, généraux, membres de la communauté du renseignement... Leur témoignage apporte un éclairage unique sur cette histoire et sur les forces qui ont façonné cette tragédie vécue par les populations de la région.

Mobilisant des archives pour certaines jamais diffusées en Europe, la série raconte comment Israël s’est fait surprendre, et a laissé se développer, à quelques kilomètres de sa frontière, une menace existentielle : le Hamas. Une organisation islamiste et terroriste forte de 40 000 combattants, d'une forteresse souterraine à Gaza composée de centaines de kilomètres de tunnels et d'une industrie militaire produisant des milliers de roquettes.

Une succession de rendez-vous manqués et d'erreurs stratégiques a poussé Israéliens et Palestiniens au bord du précipice, et peut-être jusqu'à un point de non-retour.

Aujourd'hui, la nécessité de tirer les leçons des erreurs du passé est plus urgente que jamais.

Note d'intention de Charles Enderlin 

L'histoire du conflit israélo-palestinien est marquée par des enjeux géopolitiques, des guerres et des luttes idéologiques. Condenser cette complexité, aborder les questions critiques et sensibles dans un récit compréhensible et captivant relève du défi. C'est aussi se retrouver immanquablement en prise avec des schémas récurrents, des espoirs de paix déçus et des morts par milliers. Cette série vise à aller au-delà de la chronique politique et historique en s'efforçant de révéler les causes sous-jacentes qui ont fait se perpétuer ce cycle de tensions qui paraît ne jamais vouloir prendre fin.

Chaque opportunité de progrès a été compromise par les extrémistes, les politiques mesquines et le fanatisme religieux des deux côtés. Israël/Palestine, l'impossible coexistence ? ambitionne de donner à comprendre au grand public international les enjeux des relations entre les acteurs de ce conflit. Car, malgré leur animosité mutuelle, les extrémistes israéliens et palestiniens sont, bien qu'antagonistes, fondamentalement interdépendants. Un terrible paradoxe qui se trouve au cœur de la crise existentielle que traversent l'État d'Israël et la nation palestinienne. 

Liste des intervenants 

Chen Tzur : habitante du kibboutz Beeri, rescapée du massacre du 7 octobre 2023. Petite-fille d’un immigrant sioniste venu d’Irak, fondateur du kibboutz en 1946.
Pinhas Ofer : sergent dans les Forces de défense d’Israël (Tsahal) pendant la guerre de 1948. (Archive)
Jamal Zakout : Palestinien réfugié à Gaza. A été un des dirigeants de la première Intifada. Principal conseiller du Premier ministre palestinien Salam Fayyad.
Naheli Emsee : réfugiée palestinienne de la Nakba à Ramallah. Originaire de Lydda (Lod).
Tzipi Livni : ancienne agente du Mossad. Députée Likoud. Députée et présidente du parti Kadima. A occupé des postes ministériels dans les gouvernements d’Ariel Sharon, d’Ehoud Olmert et de Benjamin Netanyahou. Ancienne ministre de la Justice.
Ehoud Olmert : militant du Likoud. Maire de Jérusalem. Ministre dans le gouvernement d’Ariel Sharon. Dirigeant du parti Kadima. Premier ministre. Condamné à 18 mois de prison pour corruption.
Sari Nusseibeh : philosophe et universitaire palestinien. A enseigné à l’université palestinienne de Bir Zeit et à l’université hébraïque de Jérusalem. Dirigeant de la première Intifada. Fils d’une famille de l’aristocratie palestinienne de Jérusalem. Son père a été un dirigeant nationaliste palestinien, ministre du gouvernement jordanien.
Mohamed al-Masri : réfugié, originaire de Gaza. Officier du Fatah a combattu l’armée israélienne au Sud-Liban en juin 1982. Directeur adjoint puis chef des renseignements palestiniens à Gaza.
Ami Ayalon : ancien des commandos marine israéliens. Patron du Shin Bet. Proche de Sari Nusseibeh avec qui il a lancé une initiative de paix.
Matti Steinberg : a enseigné à l’université hébraïque de Jérusalem et à l’université de Princeton aux États-Unis. Analyste principal du Mossad puis sous deux patrons du Shin Beth.
Nasser al-Qidwa : neveu de Yasser Arafat. Diplomate. Ambassadeur de la Palestine auprès des Nations Unies. Opposant à Mahmoud Abbas.
Israël Hasson : ancien directeur adjoint du Shin Bet. À partir de 1999, membre de l’équipe des négociations avec l’OLP.
Gilead Sher : juriste. Directeur de cabinet du Premier ministre Ehoud Barak. Principal négociateur israélien de 1999 à 2001. Membre du comité directeur du mouvement prodémocratie en 2023.
Ahmed Tibi : député israélien (parti arabe laïc Taal). Médecin. Conseiller de Yasser Arafat et de la délégation palestinienne aux négociations avec Israël.
Tawfik Tirawi : dirigeant du Fatah. Ancien chef des Renseignements palestiniens en Cisjordanie.
Yuval Bitton : a débuté sa carrière comme chirurgien-dentiste de l’administration pénitentiaire, avant d’en devenir le chef des renseignements pénitentiaires.
David Meidan : ancien agent du Mossad. Directeur du département des prisonniers et disparus. A négocié l’échange de prisonniers au cours duquel le soldat Gilad Shalit a été libéré en échange de 1 027 détenus palestiniens parmi lesquels Yahya Sinwar.
Mordechaï Kremnitzer : ancien doyen de la faculté de droit de l’Université hébraïque de Jérusalem. Ancien vice-président de l’Institut israélien pour la démocratie. Professeur émérite de droit.
Udi Levy : directeur de « Harpon », l’unité du Mossad de « guerre économique » contre les organisations terroristes.
Avi Dichter : patron du Shin Bet de 2000 à 2005. Député Likoud. Ministre du gouvernement Netanyahou. (Archives)
Khalil Toufakji : cartographe palestinien engagé dans la lutte contre la colonisation. (Archives)
Saeb Erekat  : dirigeant du Fatah. Secrétaire général de l’OLP. Négociateur palestinien. (Archives)
Tamir Pardo : ancien directeur du Mossad (2011-2015).

Résumés des épisodes

« Au commencement » (épisode 1) analyse les erreurs stratégiques commises des deux côtés en remontant aux racines du conflit au Proche-Orient. De la naissance de l’État proclamé par David Ben Gourion à la guerre de Six-Jours et l’occupation des territoires palestiniens, jusqu'à l’arrivée de Yasser Arafat à la tête de l’OLP et sa décision de négocier avec Israël. Et la lutte sans merci qui s'ensuit entre intégristes religieux des deux camps pour détruire le processus de paix d’Oslo par le meurtre et le terrorisme.

« Paix ou guerre » (épisode 2) relate les campagnes menées par les ennemis de la paix contre les accords d’Oslo. Des attentats suicides du Hamas au massacre du Caveau des Patriarches par un terroriste juif, à l’assassinat d’Yitzhak Rabin par un sioniste religieux. Jusqu'aux échecs de Benjamin Netanyahou et d’Ehoud Barak qui n’ont pas pu – ou voulu – relancer le processus de paix et ont ainsi provoqué le second soulèvement palestinien.

« La descente aux enfers » (épisode 3) dévoile comment le retrait de Gaza décidé par Ariel Sharon en 2005 était en fait destiné à donner Gaza au Hamas et empêcher la création d’un État palestinien. Benjamin Netanyahou a poursuivi et intensifié cette politique pendant quatorze ans, permettant le financement du Hamas à hauteur de milliards d'euros. Les services de renseignements, aveugles face au fondamentalisme du Hamas, se sont convaincus que celui-ci se concentrait sur des mesures économiques et sociales pour renforcer sa popularité, et délaissait les opérations militaires. Ils se sont trompés.