Les hôtesses d'accueil, perçues comme la vitrine souriante de nombreux événements sportifs, culturels ou salons professionnels, sont très souvent confrontées aux discriminations telles que le sexisme et le racisme. La révolte des potiches offre une plongée unique dans l'univers opaque de l'hôtessariat, en dévoilant ce système de sous-traitance qui emploie notamment des étudiantes précaires, tout en donnant enfin la parole à ces femmes trop souvent invisibilisées.
Un emploi accessible, mais précaire
Lorsqu’une étudiante doit trouver un emploi pour payer son loyer, elle sera tentée de se tourner vers celui d’hôtesse d’accueil dans l’événementiel : l’un des jobs les plus accessibles, pratiques et répandus. Ce travail, souvent ponctuel et flexible, s'adapte bien aux emplois du temps changeants des étudiantes, avec des missions courtes, parfois en soirée, et sans qualifications particulières requises. Pourtant, l'étudiante qui postule pour ce type de mission sait-elle réellement ce qui l'attend ? Les hôtesses, employées par des agences spécialisées, sont sollicitées sur des événements sportifs, culturels ou professionnels. Elles se retrouvent plongées dans un univers d’intérim ultra-précaire, où la flexibilité du travail se transforme en vulnérabilité. En effet, à cause de ce système de sous-traitance, elles sont constamment à la merci des agences, qui peuvent décider de ne plus les appeler du jour au lendemain.
Invisibilité et objectification
Paradoxalement, bien que le rôle principal des hôtesses soit d'accueillir le public et de représenter les entreprises organisatrices d'événements, elles restent souvent des représentantes invisibles, des « objets » dont la fonction est de valoriser l'image de la société qu'elles servent. Leur corps est perçu comme un accessoire esthétique au service de la mise en valeur de l’entreprise.
Ainsi, ces jeunes femmes sont constamment sommées d'accepter sans discuter les conditions imposées, de ne rien revendiquer, et de ne surtout pas réagir face à des remarques sexistes, racistes ou grossophobes de la part des clients. Ne pas parler, ne pas faire de vagues, au risque de ne pas être rappelées pour de futures missions.
La culture du silence et des discriminations
Sexisme intériorisé, racisme à peine dissimulé, grossophobie latente : ces hôtesses, placées en vitrine lors de nombreux événements tout en restant invisibles dans leur réalité quotidienne, se retrouvent en première ligne face à de nombreuses discriminations.
La révolte des potiches
Cependant, depuis quelques années, à la faveur du mouvement #MeToo, de plus en plus d'hôtesses choisissent de se rebeller et de prendre la parole. Fini le rôle de plante verte qui sourit sur commande : elles refusent désormais de subir l'intolérable. C'est ainsi qu'émerge la « révolte des potiches ».
45 min
Un film écrit par
Marie Baget
Jérémy Bulté
Réalisation
Jérémy Bulté
Production
Zed (Marion Claus)
Avec le soutien du
CNC
Avec la participation de
France Télévisions
Unité documentaires
Antonio Grigolini
Julie Grivaux
Charlène Gourmand
À voir sur
francetv.preview