notre dame en chantier

Notre-Dame de Paris, l’épreuve des siècles

Raconté par Sophie Marceau
Mardi 3 décembre à 00.00 sur France 2 et sur france.tv

Le 15 avril 2019, le monde entier, abasourdi, a bien cru que la plus célèbre des cathédrales, joyau de l’architecture gothique, symbole universel de la France et de l’histoire de Paris, allait disparaître. À l’occasion de la réouverture de ce chef-d’œuvre, France Télévisions offre aux téléspectateurs un spectaculaire voyage au cœur de son incroyable et fascinante histoire.

Dans ce récit inédit en animation 3D, Notre-Dame de Paris, incarnée par la voix de Sophie Marceau, prend la parole pour nous raconter sa tumultueuse histoire et ses métamorphoses. Une épopée de plus de huit siècles, qui nous fait découvrir un Moyen Âge lumineux. Un hommage à tous ses bâtisseurs, jusqu’au dernier d’entre eux : Viollet-le-Duc. Un message pour tous les bâtisseurs, maîtres d’œuvre, ouvriers, compagnons du devoir… d’aujourd’hui et de demain, qui se sont surpassés pour reconstruire Notre-Dame de Paris.

Le documentaire Notre-Dame de Paris, l’épreuve des siècles a fait le choix de la prosopopée : c’est la cathédrale elle-même qui, incarnée par la voix de Sophie Marceau, revient sur son histoire.

Cette histoire embrasse une période de plus de 850 ans qui commence avec la vision créatrice d’un homme, Maurice de Sully, et va jusqu’à l’incendie du 15 avril 2019. À travers le récit de l’édification de la cathédrale et des épreuves qu’elle a traversées, c’est aussi l’histoire d’une ville, Paris, que l’on raconte et celle d’un pays.

On retrouve des personnages historiques qui ont marqué l’histoire de France : l’évêque Maurice de Sully, Louis VII, Saint Louis, Victor Hugo, Viollet-le-Duc… Mais cette épopée est aussi celle des bâtisseurs anonymes sans lesquels il n’y aurait pas eu de cathédrale : tailleurs de pierre, forgerons, verriers, couvreurs…

Ce documentaire a été écrit et réalisé dans le souci de la plus grande rigueur historique : il est le fruit d’une étroite collaboration longue de trois ans avec les historiens et spécialistes de référence sur le sujet.

L’animation 3D offre des possibilités exaltantes en termes de réalisation. Au fil du récit, elle permet de restituer les différentes étapes de la construction du monument, de mettre en scène des séquences centrées sur l’architecture de l’édifice et d’en dévoiler les secrets. Le spectateur découvre une cathédrale vivante, qui n’a cessé de se métamorphoser : peinte, inondée, embellie, en ruines, restaurée… Tout, sauf figée dans le temps !

Notre-Dame de Paris, l’épreuve des siècles a recours à la motion capture, une technique qui consiste à enregistrer toutes les nuances du jeu des acteurs pour ensuite les transférer sur des personnages virtuels. Son utilisation est quasi inédite dans le monde du docu-fiction. Elle place la fiction au centre du documentaire et confère à celui-ci une puissance narrative rare.

Le film utilise également des prises de vues réelles, avec certaines des images diffusées en exclusivité lors du prime émission spéciale Notre-Dame de Paris, le grand concert (France 2, 20 avril 2019). Des images aériennes exceptionnelles qui magnifient l’édifice : flèche, toiture, arcs-boutants, grandes rosaces, nef… Avec les tournages effectués dans des parties de Notre-Dame inaccessibles au grand public comme la Forêt (la charpente de chênes du XIIIe siècle), les terrasses et les beffrois, ces images sont un témoignage exceptionnel de ce que fut Notre-Dame et font désormais partie de notre patrimoine.

Présentation du documentaire événement 
« Notre-Dame de Paris, l'épreuve des siècles »

 

Le 15 avril 2019, le monde entier, abasourdi, a cru pendant de longues heures que Notre-Dame de Paris, la plus célèbre des cathédrales et joyau de l’art gothique, allait disparaître. Celle que l’on pensait éternelle est soudainement apparue vulnérable, fragile. Si cette épreuve a été l’une des plus effroyables de l’histoire de Notre-Dame de Paris, c’est cependant loin d’être la seule. Qui sait combien de fois, en plus de huit cents ans, elle a failli disparaître pour se relever à chaque fois ? Le docu-fiction Notre-Dame de Paris, l’épreuve des siècles nous raconte cette incroyable épopée.

C’est la cathédrale elle-même, incarnée par la voix de Sophie Marceau, qui revient sur sa tumultueuse histoire. En retraçant le destin de ceux qui l’ont bâtie, embellie ou restaurée, elle nous fait découvrir comment, alors qu’elle n’était au départ qu’un rêve fou, elle est devenue le cœur battant de Paris. Certains noms sont restés célèbres : l’évêque Maurice de Sully, qui lance le chantier en 1163, Jehan de Chelles, le maître d’œuvre des grandes rosaces, et bien sûr Viollet-le-Duc, architecte aussi têtu que génial, qui réinvente la cathédrale médiévale à la fin du XIXe siècle. Mais Notre-Dame évoque aussi le destin des anonymes sans qui elle n’existerait pas : le jeune Estienne, petit vagabond devenu maître maçon, les verriers, les forgerons…

Au XIIe siècle, une révolution intellectuelle, sociale, économique et technique permet la naissance de l’architecture gothique. Animés par la foi, habités par l’ambition d’élever une cathédrale dont les dimensions surpasseraient l’imagination, les tout premiers bâtisseurs de Notre-Dame réinventent l’art de bâtir et inspirent bientôt l’Occident tout entier. Face au défi technique grandiose, face aux embûches, aux rivalités, face à la concurrence des autres cathédrales qui s’élèvent dans toute l’Europe, des centaines d’hommes et de femmes se relaient pour repousser les limites du génie humain.

Mais l’histoire de Notre-Dame est aussi faite d’épreuves. Elle devra survivre aux guerres, aux Révolutions et, plus que tout, aux ravages du temps. Méprisée par les hommes de la Renaissance qui inventent le terme « gothique » pour dire « barbare », elle sera débaptisée et mutilée par la Révolution Française, pressée de mettre à bas la religion et ses symboles.

Au XIXe siècle, des hommes lui offrent une résurrection spectaculaire. Victor Hugo la magnifie dans son roman Notre-Dame de Paris, et l’architecte Viollet-le-Duc la restaure de fond en comble. Sa passion pour la cathédrale la fait renaître et, avec lui, Notre-Dame redevient l’âme de Paris.

À travers les séquences d'animation, qui allient puissance dramaturgique et précision documentaire, tous ces bâtisseurs reprennent vie. À ce récit haletant, répondent des séquences documentaires consacrées au contexte historique et aux techniques de construction. En 97 minutes, ce film inédit et spectaculaire révèle une histoire méconnue et exaltante, celle d’une cathédrale lancée dans la tempête des siècles.

 

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Note d'intention du réalisateur, Emmanuel Blanchard 
 

Faire l’histoire de Notre-Dame de Paris, rendre cette incroyable aventure accessible au plus grand public était un défi passionnant. C’est un monument à part : du fait de sa notoriété mondiale, bien sûr, mais aussi parce que les Français ont noué avec elle une relation singulière, presque affective.

Durant trois années, nous avons vécu avec la cathédrale. Nous avons eu le privilège d’en filmer les grandes masses et les volutes de pierre, sous tous les angles, à toutes les saisons, caméra au poing, sur pied, en drone… Nous avons eu accès aux endroits les plus fermés : charpente, flèche... tandis que l’animation nous ouvrait d’autres portes. Nous avons pu ressusciter une cathédrale inconnue, à chaque étape de sa construction, et donner des visages à ses bâtisseurs anonymes. J’espère que cette complicité liée avec le vénérable monument se ressent.

Le terrible incendie, qui a fait tragiquement irruption alors que nous touchions au but, nous a obligé à nous remettre à l’ouvrage. Il a, je crois, donné un sens nouveau à ce long chantier. Notre-Dame de Paris, l’épreuve des siècles était un hommage aux bâtisseurs d’hier ; c’est aujourd’hui un témoignage, ainsi qu’une adresse aux bâtisseurs de demain.

 

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Les historiens qui ont travaillé sur le documentaire

 

Olivier de Châlus - Doctorant en Histoire architecturale à l’Université Paris 1 Sorbonne, Olivier de Chalus s’intéresse à la mise en œuvre technique des innovations de l’architecture gothique aux XIIe  et XIIIe siècles. Membre de l’équipe scientifique en charge de Notre-Dame de Paris, il travaille au quotidien dans la cathédrale et en connait chaque pierre.

François Icher - Chercheur affilié au CNRS, il est un des spécialistes français des œuvriers des cathédrales et de l’organisation du chantier. Portant son intérêt sur l’histoire des artisans au-delà du Moyen Âge, il interroge dans ses ouvrages aussi bien les systèmes de corporation médiévale que la naissance du compagnonnage et son affirmation jusqu’au XIXe siècle.

Yann Potin - Historien et archiviste au sein des Archives nationales, il est l’un des plus grands spécialistes de la question du patrimoine en France. Il analyse l’évolution de l’image de Notre-Dame de Paris, devenue objet de culte nationale et interroge l’émotion collective qu’a suscité son incendie.

Dany Sandron - Professeur d’histoire de l’art et d’archéologie à l’université Paris IV - Sorbonne, il est l’un des plus éminents spécialistes de l’histoire de la construction des cathédrales et de l’architecture médiévale française. Il a consacré une étude de référence sur l’histoire architecturale de Notre-Dame de Paris construit sur un scan intégral des pierres du bâtiments.
 

 

Rappel du contexte historique

Le début d'une aventure extraordinaire : la deuxième moitié du XIIe siècle

Au XIIe siècle, alors que l’architecture gothique est balbutiante, l’évêque de Paris, Maurice de Sully conçoit le projet d’une cathédrale spectaculaire. Le projet est démesuré : ses voûtes visent plus haut que l’abbaye de Cluny, ses arcs-boutants sont plus audacieux que ceux de l’église Saint Germain-des-Prés et sa dentelle de pierre, plus virtuose que celle de l’abbaye de Saint-Denis. Mais la construction d’un tel monument n'a rien d’un long fleuve tranquille.

Maurice de Sully doit convaincre des maîtres d’œuvre réticents, persuader les chanoines de la cathédrale, qui administrent avec lui l’évêché et obtenir le soutien du roi de France Louis VII. En 1163, au cœur de Paris, la première pierre de Notre-Dame est posée. Elle lance la première phase de construction de la cathédrale, sous le signe de la pierre et du bois.

Le chantier réunit maîtres carriers, tailleurs de pierre, compagnons charpentiers, maçons… Toutes les corporations s’attellent à la tâche. À une époque où la brouette n’existe pas, ces hommes réinventent l’art de bâtir pour élever Notre-Dame de Paris à des hauteurs inouïes en cette fin de XIIe siècle. Les bâtisseurs doivent affronter le manque d’argent, les caprices du climat et les menaces des sceptiques, notamment Pierre le Chantre, puissant intellectuel, qui dénonce ce projet pharamineux comme une œuvre de vanité.

En 1182, le chœur de la cathédrale est consacré. Il faudra encore près de quarante ans pour que la nef et les deux tours soient terminées. Rois et générations se sont succédés. Sous le règne de Philippe Auguste, Paris a même changé de statut pour devenir la capitale du Royaume. Dans cet élan, d’autres cathédrales ont été mises en chantier. Les bâtisseurs ne cessent de circuler, d’expérimenter. Le nouveau style, révolutionnaire, commence à se répandre à travers l’Europe. On ne parle pas encore de « gothique » mais d’un ars francigenum, c’est-à-dire d’un art français, ou plus exactement, d’Île-de-France.
 

Un chantier sans fin : le XIIIe siècle

À leur suite, ce sont d’autres bâtisseurs qui prennent le relais. C’est le temps du métal et du verre. Durant la seconde moitié du XIIIe siècle, le chantier reprend, pour opérer de gigantesques transformations. Toujours plus haut, toujours plus lumineux, toujours plus spectaculaire : les bâtisseurs veulent témoigner autant de la grandeur de Dieu que du génie des hommes et du prestige de Paris. La compétition est désormais internationale : Canterbury, Cologne, Tolède… Mais l’évêché veut aussi que sa cathédrale puisse rivaliser avec les derniers prodiges architecturaux, comme la Sainte-Chapelle, construite dans les années 1240 sur l’île de la Cité.

Au cœur d’un Paris en pleine expansion, un nouveau maître d’œuvre prend les rênes du chantier, Jehan de Chelles, qui poursuit les rêves de Maurice de Sully, mais cette fois en lumière et en couleur. C’est lui qui est à l’origine de la construction des grandes rosaces des façades du transept. Par le truchement d’une discrète armature de métal et grâce aux voûtes d’ogive qui ont permis d’alléger la structure, au XIIIe siècle, il est enfin possible de créer d’immenses fenêtres. Celles de Notre-Dame sont alors les plus grandes de la chrétienté.

La Révolution française : la destruction

Les bâtisseurs du Moyen Âge ont livré Notre-Dame à l’histoire ; elle en connaîtra les tumultes. Alors qu’une période de paix s’achève, la guerre de Cent Ans fait rage et les épidémies, pratiquement absentes des siècles précédents, frappent Paris de plein fouet. La Renaissance fait ensuite tomber le gothique en désuétude : méprisant l’art raffiné du Moyen Âge, c’est elle qui lui donne ce nom évoquant les barbares germaniques.

C’est pourtant la Révolution française qui inflige ses pires tourments à Notre-Dame. En 1793, au cœur de la Terreur, les éléments architecturaux symbolisant l’Ancien Régime doivent être supprimés : il faut effacer toutes les références à Dieu et à la royauté qu’on vient de renverser. L’entrepreneur Varin a mis la main sur un juteux marché : la destruction méthodique de toutes les effigies des saints et des rois ornant la cathédrale. Notre-Dame voit sa galerie des rois réduite à la portion congrue : les statues sont décapitées, la dentelle des pierres est entamée. Débaptisée, la grande église est renommée Temple de la Raison.

Par un hasard de l’histoire, ces statues tombent entre les mains de fervents royalistes. Bertrand, un entrepreneur parisien, va racheter aux enchères les restes des statues de la galerie des Rois et les enterrer sous le pavé d’un hôtel parisien. Oubliées, ce n’est que par un nouveau hasard qu’elles referont surface dans les années 1970.
 

XIXe siècle : la renaissance

Depuis le sacre de Napoléon en 1804, la cathédrale ne cesse de se dégrader. A part une poignée de passionnés, elle n’intéresse plus grand monde. En 1831, c’est un poète qui ouvre les yeux des Parisiens sur l’état lamentable dans lequel on laisse croupir le vénérable monument. Le Notre-Dame de Paris de Victor Hugo rend à la cathédrale son âme et ses lettres de noblesse. Son œuvre, qui fera le tour du monde et sera adaptée sous toutes les formes imaginables, attise dès le XIXe siècle l’intérêt des pouvoirs publics pour Notre-Dame. Un grand concours est organisé pour restaurer la cathédrale. C’est à deux architectes que la tâche est finalement confiée : l’ambitieux et fantasque Eugène Viollet-le-Duc, et son ami et mentor Jean-Baptiste Antoine Lassus.

Surdoué, passionné, Viollet-le-Duc se jette à corps perdu dans l’entreprise, jusqu’à l’obsession. Il lui faut affronter les difficultés financières et quémander le soutien de Napoléon III, faire face à la mort de Lassus et mépriser les grincheux qui dénoncent les « tristes imitations du Moyen Âge ». Porté par sa vision à la fois érudite et très personnelle de l’époque médiévale, Viollet-le-Duc redonne vie à Notre-Dame. Il peuple ses parois d’une armée de gargouilles et de chimères, ordonne de démonter la Rose Sud pour la faire pivoter d’un demi-pétale, réaménage chacune des chapelles, dessine les objets liturgiques…  Son chef-d’œuvre, c’est cette nouvelle flèche qu’il fait ériger, en bois, comme on les construisait au Moyen Âge… mais bien plus haute et plus virtuose que celle qu’elle devait remplacer. Sa vision du Moyen Âge est si « personnelle », qu’il installe au pied de la flèche, parmi les 12 apôtres, une statue à son effigie ! Mais la cathédrale renaît. Et c’est ainsi qu’elle fait son entrée monumentale dans notre patrimoine.

 

Documentaire

 

Raconté par
Sophie Marceau

 

Ecrit et réalisé par 
Emmanuel Blanchard

 

Production 
Program33

Producteur délégué 
Fabrice Coat

Producteur exécutif 
Michel Spavone

En coproduction avec
AT-Doc, Circus et Solidanim

Avec la participation de la
RTBF Planete +, TV5 Monde et ZDF

Avec le soutien de

Creative Europe - Programme MEDIA de l’Union Européenne
De la Procirep-Société des producteurs de cinéma et de télévision
Du Centre National de la cinématographie et du CNC - Aides à la création visuelle ou sonore par l’utilisation des technologies numériques de l’image et du son (CVS)
De la Région Île-de-France
De la Région Bourgogne Franche-Comté
De la Région Nouvelle-Aquitaine, du Département de la Charente en partenariat avec le CNC
Du Tax Shelter du Gouvernement Fédéral belge
De Casa Kafka Pictures Movie Tax Shelter Empowered by Belfiu

Avec la participation de 
France Télévisions

Directrice adjointe des documentaires
Julie Grivaux

Directeur du pôle histoire et culture  
Emmanuel Migeot

Directrice de l’Unité documentaires de France Télévisions
Catherine Alvaresse

Sabine Lelièvre
Contact - France Télévisions
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