Depuis un an, l'émission Sans Concession sur NC La 1ère donne la parole aux jeunes citoyens du pays, une initiative audacieuse qui a su s'imposer et capter l'attention. À l'occasion de son premier anniversaire, Olivier Gélin revient sur cette première saison, sa genèse mais également le succès croissant de ce format novateur.
L’émission Sans Concession fête son premier anniversaire. Comment décririez-vous l’évolution de l’émission depuis sa création?
Olivier Gelin : Depuis la première émission, Sans Concession a connu une belle progression. Au départ, le concept était perçu comme une prise de risque, tant par le public que par les participants. Cependant, au fil des épisodes, l’émission a su s’imposer, et ce, grâce à l’enthousiasme et à l’engagement des jeunes qui ont pris la parole de manière authentique et réfléchie. Aujourd’hui, il est clair que la formule a pris et qu’elle remplit pleinement sa mission de donner la parole à la jeunesse calédonienne.
Quelle était l'idée initiale derrière Sans Concession et pourquoi avez-vous voulu donner la parole aux jeunes citoyens de Nouvelle-Calédonie ?
O.G : L’idée initiale était de donner une plateforme aux jeunes adultes de Nouvelle-Calédonie, ceux qui seront les bâtisseurs de l’avenir du territoire. Il s’agissait de créer un espace où ils pourraient poser leurs questions, s’exprimer librement et s’affirmer face à des adultes experts dans leurs domaines. Dans une société où la parole des jeunes n’est pas toujours mise en avant, c’était un véritable pari de permettre cet échange intergénérationnel.
Quels ont été les plus grands défis rencontrés lors des premières émissions, tant pour les jeunes participants que pour le public adulte ?
O.G : Les premiers épisodes ont été marqués par des défis considérables. Les jeunes, bien que motivés, se sont retrouvés face à la difficulté d’interroger des adultes souvent experts. Quant au public adulte, il n’était pas toujours réceptif à ce format inhabituel. Certains ont même exprimé leur réticence à être questionnés par des jeunes, jugeant cela peu conventionnel. La crainte d’une incompréhension était bien présente des deux côtés.
Comment ont évolué les réactions des experts invités au fil des épisodes ? Y a-t-il eu un moment marquant qui a fait changer les perspectives ?
O.G : Au début, les réactions des experts étaient partagées. Certains comprenaient difficilement l’intérêt de répondre aux questions posées par des jeunes, allant même jusqu’à déclarer qu’ils préféraient être interrogés par des adultes. Cependant, avec le temps et la répétition des échanges, les choses ont changé. Les experts ont pris conscience de l’intérêt de l’émission et du regard frais que les jeunes pouvaient apporter. Cet échange a progressivement transformé la perception des uns et des autres, et cela constitue déjà un succès en soi.
Quel impact pensez-vous que cette émission a eu sur la perception et la prise en compte de la voix des jeunes en Nouvelle-Calédonie ?
O.G : L’impact de l’émission a été significatif. Elle a permis de légitimer la parole des jeunes dans l’espace public et de prouver qu’ils ont des idées et des opinions pertinentes à partager. Les adultes, en particulier les experts, ont progressivement reconnu la valeur de cet échange. Cette reconnaissance est cruciale pour renforcer le dialogue entre les générations et pour bâtir ensemble une société plus inclusive et consciente des enjeux de demain.
Avez-vous des retours ou des anecdotes particulières sur la participation des jeunes et leur implication dans l’émission ?
O.G : Oui, nous avons reçu de nombreux retours positifs de la part des participants. Ce qui est particulièrement frappant, c’est la motivation croissante des jeunes. Pour chaque nouvel épisode, nous avons de plus en plus de demandes de participation. Cela montre à quel point ils se sentent désormais concernés et impliqués. Une anecdote marquante est celle d’un jeune qui, initialement timide et peu sûr de lui, a fini par devenir un interlocuteur confiant et admiré par les experts. Ce genre de transformation est la meilleure preuve de l’utilité de l’émission.
Après cette première saison réussie, quels sont vos projets et ambitions pour la prochaine saison de Sans Concession ?
O.G : Pour la prochaine saison, nous envisageons de pousser encore plus loin le format et d’aborder des sujets plus diversifiés et plus complexes. L’idée est aussi d’intégrer de nouveaux formats, comme des débats ou des échanges avec des invités internationaux, pour enrichir les discussions. L’objectif est de continuer à offrir un espace où les jeunes peuvent non seulement poser des questions, mais aussi proposer des idées et des solutions pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Nous voulons que Sans Concession devienne un rendez-vous incontournable pour la jeunesse et le public calédonien.
Production et réalisation : NC la 1ère
Présentation : Anne-Claire Lévêque et Steeven Gnipate
Durée : 90 minutes