IVG en Polynésie, 26 ans plus tard
Documentaire

IVG en Polynésie, 26 ans après

À l'occasion des 50 ans de la loi Veil

En Polynésie française, il aura fallu attendre pas moins de vingt-six ans, soit un quart de siècle, pour que la loi Veil de 1975 s'applique enfin sur le territoire. Jusqu'en 2001, l'interruption volontaire de grossesse (IVG) était réalisée à l'abri des regards. Ces femmes invisibles cachaient leur histoire de peur d'être jugées par leur communauté. Si aujourd'hui l'IVG est un acte légal, médicalement encadré et gratuit, le sujet en société n'en reste pas moins sensible, souvent malaisant et encore tabou.

Droit obtenu par les femmes au terme d'une longue lutte, l'IVG, sur le territoire polynésien, à la différence de l’Hexagone, reste pénalement répréhensible jusqu'en 1992, ce qui engendre de nombreuses pratiques clandestines et bien souvent dangereuses pour celles qui y ont recours. Cette période grise, où la loi est tolérée mais non appliquée, dans une société où la religion influence profondément les mœurs et les mentalités, crée une médecine à deux vitesses, et renforce les inégalités face à l'accès aux soins entre les femmes de milieux aisés et celles en situation de précarité.

Réalisé par Laurence Generet, ce documentaire interroge les raisons d'un tel retard, notamment les influences politiques, morales, religieuses et sociétales qui ont pesé sur le débat pendant tant d'années. Il recueille les témoignages de plusieurs femmes ayant eu recours à l’IVG, entre abus médical, rejet social, violences et culpabilité permanente.

Elles s'appellent Vahiné, Athena, Vaiana ou encore Elodie. Toutes sont des jeunes femmes polynésiennes qui ont dû faire face à cette épreuve, seule, en secret ou dans la honte, craignant le jugement de leur communauté et de leur famille.

Pourtant, chaque année, en Polynésie française, 1 000 femmes ont recours à l'avortement pour cause de grossesse non désirée, soit environ 25 avortements pour 100 naissances.  

IVG en Polynésie, 26 ans après met en lumière les efforts actuels du territoire dans la prise en charge médicale des patientes, tout en soulignant les défis persistants, notamment l’accessibilité des soins dans des archipels éloignés, mais surtout le poids omniprésent de la religion dans la vie des Polynésiennes et Polynésiens.

Depuis le 4 mars 2024, la France est le premier pays au monde à avoir inscrit le droit à l'IVG dans sa Constitution. Si aujourd’hui la Polynésie propose aux femmes qui veulent interrompre leur grossesse une prise en charge identique à l’Hexagone, il existe encore des freins. À travers ces témoignages, le documentaire invite à la réflexion pour un droit fondamental encore en quête de reconnaissance, et révèle ainsi l'ampleur d'un combat toujours d’actualité.

52 min

Un film écrit et réalisé par
Laurence Generet

Production
13 Prods
Via Découvertes Films

Avec la participation de
France Télévisions

Directeur des contenus
du pôle Outre-mer
Laurent Corteel

Directeur adjoint des contenus, en charge des documentaires
Sophiane Tilikete

Conseillère de programmes
Aurélie Hamelin-Mansion

2024

IVG en Polynésie, 26 ans plus tard
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