Jean Moulin, ce provençal inconnu

De Jean Moulin, on connaît tous le travail de fondateur du Conseil National de la Résistance, mais aussi la mort sous les coups de Klaus Barbie à Lyon. On garde également en mémoire le discours d’André Malraux pour son entrée au Panthéon, le 19 décembre 1964. Un discours qui a marqué des générations de Français.

Mais peu de gens savent que cet homme était avant tout profondément provençal. 

Né en 1899 à Béziers, où son père est professeur d’histoire-géographie, Jean Moulin passe ses vacances dans le petit village de Saint-Andiol, au nord des Bouches-du-Rhône. Sa famille est originaire depuis plusieurs décennies de cette bourgade située entre Saint-Rémy-de-Provence, Avignon et Cavaillon.

Son père Antonin est un amoureux de la langue provençale, il est l’ami de Frédéric Mistral et d’Alphonse Daudet. À la maison, on parle aussi bien le français que le provençal. Le petit Jean grandit entre cigales, promenades dans les Alpilles et contes provençaux. Le château Romanin, les Baux, Tarascon, Fontvieille... font partie des excursions dominicales. Une enfance qui marquera sa vie d’adulte et forgera son imagination. 

La maison familiale à Saint-Andiol restera son havre de paix, sa bouffée d’oxygène tout au long de sa vie, même pendant la Résistance. Elle sera son arrière-base. C’est également en Provence, dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942, que Jean Moulin décidera d’être parachuté depuis Londres, pour démarrer la réunification de la Résistance sous l’impulsion du Général de Gaulle.

Ce film ouvre l’album photos de la famille Moulin et retrace la vie d’un des Français les plus connus, dont le destin national a occulté la part immense de Provence.

Photo : Jean Moulin sur les épaules de son père, en 1912 dans les Alpilles © Droits réservés Famille Jean Moulin