Communiqué de presse
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Le retentissement du procès historique des viols de Mazan a ouvert le regard de la société et les consciences sur l'ampleur du fléau que représentent la soumission chimique et les violences sexuelles.
France Télévisions propose mardi 21 janvier à 21.10 sur France 2 et sur france.tv, le documentaire-évènement Soumission chimique : pour que la honte change de camp, coécrit par Andrea Rawlins-Gaston et Linda Bendali, également réalisatrice. Ce film sera accompagné d’un débat Soumission chimique, que faire après le procès de Mazan ? présenté par Carole Gaessler. La soirée se poursuivra par la rediffusion du documentaire Viol, défi de justice réalisé par Marie Bonhommet.
Résumé
On l’appelle déjà le « procès du siècle », et chacun.e comprend qu’il y aura un avant et un après. Le procès dit des viols de Mazan a rendu mondialement célèbre Gisèle Pelicot, épouse droguée pendant dix ans par son mari et livrée inconsciente à des dizaines de violeurs. Mais ces quatre mois d’audience hors norme ont aussi porté à la connaissance du grand public la notion de soumission chimique.
Porté par Caroline Darian, fille de la victime et fille de son bourreau, Soumission chimique, pour que la honte change de camp prend le procès Pelicot pour fil rouge, mais le film s’intéresse aussi à d’autres victimes. Autant de cas de figure révélateurs de ce qui était jusqu’à aujourd’hui le point aveugle des violences sexuelles.
Zoé, 33 ans, ne se souvient pas de cette nuit de la Fête de la musique où elle a été droguée et violée.
Céline, 46 ans, connaît son agresseur, son patron de l’époque, mais souffre elle aussi d’amnésie du fait des somnifères administrés.
Léa, 22 ans, a bu le verre que deux jeunes militaires lui tendaient en boîte de nuit et, malgré l’aveu de l'un d’eux, elle attend toujours de trouver justice.
Rénald, 48 ans, a su se reconstruire et surmonter la honte éprouvée à l’époque de n’avoir pas pu échapper à son violeur.
Katia, 53 ans, a, comme toutes les autres victimes de soumission chimique, suivi de près le procès de Dominique Pelicot. Elle-même garde une colère contre la justice : contre toute attente, le jeune banquier accusé a été acquitté.
Si Lilwenn, 16 ans, a pu obtenir réparation, c’est grâce à des prélèvements capillaires effectués à temps, preuve indispensable de la soumission chimique.
Que la justice se donne les moyens, que les victimes relèvent la tête et qu’enfin la honte change de camp : c’est l’objectif affiché de Soumission chimique, pour que la honte change de camp.
Notes d'intention
Soumission chimique, le secret le mieux gardé des violeurs
Andrea Rawlins-Gaston, productrice et coautrice du documentaire pour CAPA (Newen Studios)
D’abord comme réalisatrice, aujourd’hui comme productrice, depuis près de vingt ans à CAPA (Newen Studios), je m’emploie à dénoncer les VSS (violences sexistes et sexuelles) comme un fléau de société massif et systémique. Film après film, mon objectif est qu’elles sortent des pages « faits divers » pour qu’elles soient traitées là où elles doivent être confrontées, sur le terrain politique. Pourtant, moi aussi, pendant longtemps, je n’ai pas vu que la soumission chimique était un mode opératoire à part entière. Il y a deux ans, lors de ma première rencontre avec Caroline Darian, ma mémoire se met à exhumer les témoignages de Claudine, Anne, Laura, Stéphane… Des dizaines de victimes de viol qui, au cours de mes précédentes enquêtes, m’ont confié elles aussi avoir été droguées à leur insu. En tapant sur une barre de recherche « droguées et violées », je prends conscience que ce mode de prédation est aussi ancien que fréquent. À chaque fois, des hommes au profil ordinaire, mais aussi des personnalités publiques, sont mis en cause. Pourtant jusqu’alors personne n’a fait le lien entre tous ces « faits divers » pour faire éclater au grand jour un système. Je convaincs Caroline Darian de participer à un documentaire choral d’utilité publique pour dénoncer cet angle mort des violences sexuelles. Mais, sans chiffres officiels, il faut une enquête solide. Je fais appel à Linda Bendali, réalisatrice de films d’investigation. Nous contactons des professionnels de la santé, de la justice, des associations féministes. Elle échange avec des dizaines de victimes, se plonge dans des dossiers judiciaires, scrute des sites de prédation déguisés en sites de rencontres… La soumission chimique est bien le secret le mieux gardé des violeurs. France Télévisions, partenaire privilégié, décide de le rendre visible pour mieux le combattre et que la honte change de camp.
Une parole chorale pour dénoncer un système.
Linda Bendali, réalisatrice et coautrice du documentaire pour CAPA (Newen Studios)
L’affaire de Mazan n’est pas qu’une affaire hors norme, un fait divers sordide extraordinaire. C’est un arbre qui cache une forêt. En découvrant les atrocités commises par son père, Dominique Pelicot, Caroline Darian l’a tout de suite deviné. Moi, il m’a fallu enquêter longuement pour comprendre que son intuition était la bonne. Pendant des mois, j’ai rencontré plusieurs dizaines de victimes. Des femmes, des hommes, de tout âge et de tout milieu social. Pris au piège dans toutes sortes de circonstances : en boîte de nuit bien sûr, mais aussi à la maison, au travail, lors d’un dîner entre voisins ou lors d’un rendez-vous médical. Des situations très différentes mais, au final, toujours le même scénario. Un homme bien sous tous rapports qui met sa proie en confiance, un verre proposé de manière anodine et puis, tout d’un coup, le basculement dans l’horreur. Les palpitations, la vue qui se brouille, le corps qu’on ne maîtrise plus, la peur de mourir. Et pour finir, le black-out ou parfois la paralysie totale devant le regard froid de son agresseur. Quelques heures plus tard, quand les victimes reprennent conscience, c’est l’effroi, la honte et l’incompréhension. Le seul qui détient la vérité, c’est leur violeur. Mais jamais il n’avoue. Le crime est presque parfait. Comment alors porter plainte ? Que dire aux policiers ? Comment survivre à tout cela ?
Au fur et à mesure de mes rencontres, je constate que toutes ces histoires, aussi diverses soient-elles en apparence, racontent un seul et même mode opératoire. Une technique de prédation banalisée, systémique, un véritable phénomène de société. C’est ce que j’ai tenu à montrer dans ce film aux récits croisés. Zoé, Céline, Léa, Rénald, Lilwenn et Katia, six témoins, six voix qui ne font qu’une.
Tous sont des combattants qui témoignent avec force et courage. Un an avant Gisèle Pelicot, elles et lui ont accepté que je les filme à visage découvert pour retourner la honte contre leur violeur. Prendre la parole, c’est retrouver leur humanité après avoir été réduits à l’état d’objet, c’est revenir à la lumière après être passés dans les ténèbres du black-out, c’est aussi montrer qu’ils ont survécu pour délivrer un message d’espoir aux victimes présentes et futures. Notre film les montre donc déterminé.e.s, solaires, vivant.e.s.
Caroline Darian est le trait d’union entre tout.e.s. D’abord victime, nous la suivons dans sa quête de vérité tout au long de ce procès historique. Mais aussi lanceuse d’alerte, elle prend le micro au sens propre face à notre caméra pour décortiquer ce fléau invisible.
Tout.e.s ensemble, ces héros.ïnes partagent un seul et même objectif : inviter la société à l’introspection afin que cesse l’impunité autour de la soumission chimique.
22h40 Soumission chimique, que faire après le procès de Mazan ?
Le documentaire sera suivi d'un débat présenté par Carole Gaessler (60') avec comme invités :
Caroline Darian, fondatrice de l'association "M'endors pas".
Léa, 22 ans, étudiante en marketing, témoin dans le documentaire, victime de soumission chimique administrée dans une discothèque.
Dr Leïla Chaouachi, pharmacienne, Fondatrice du CRAFS (Centre de Référence sur les Agressions Facilitées par les Substances), experte nationale dans l’enquête « soumission chimique » menée par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament.
Sandrine Josso, députée Les Démocrates (Loire-Atlantique 7ème circonscription), victime de soumission chimique , co-rapporteure de la mission gouvernementale sur la soumission chimique. Marraine de cœur de l’association #MendorsPas.
Me Carine Durrieu Diebolt, avocate spécialisée dans la défense des victimes de violences sexuelles
Maxime Ruszniewski, membre du Haut Conseil à l'égalité, co-fondateur de la Fondation des Femmes avec Anne Cécile Mailfert, et auteur du « Petit manuel du féminisme au quotidien » (Marabout)
23h40 Infrarouge : Viol, défi de justice
Depuis 2017, le mouvement #MeToo a libéré la parole des victimes de violences sexuelles jusqu’ici vouées au silence. Il s’est accompagné d’un doublement du nombre de plaintes pour viol. Les victimes parlent mais sont-elles entendues par la Justice ? 70% des dossiers sont toujours classés sans suite dès le stade de l'enquête préliminaire.Au total, moins de 10% des plaintes pour viols aboutissent à une condamnation aux Assises. Pourquoi si peu?
Rediffusion - Documentaire - 70' - Auteure/réalisatrice Marie Bonhommet - Production CAPA (Newen studios).
Documentaire inédit
(déconseillé - 10 ans)
90 min
Écrit par
Linda Bendali et Andrea Rawlins-Gaston
Réalisation
Linda Bendali
Produit par
Andrea Rawlins-Gaston
Patrice Lorton
Production
CAPA (Newen Studios)
Unité documentaires de
France Télévisions
Antonio Grigolini
Renaud Allilaire
Sophie Chegaray
Julie de Mareuil
À voir sur
francetv.preview
Le mouvement MENDORSPAS vise à alerter et à informer le plus grand nombre, ainsi que les professionnels de santé, pour tenter de mieux prévenir, de protéger et d’optimiser la prise en charge des victimes de soumission chimique dans la sphère privée.
mendorspas.org - Association loi 1901
Contact : arielle.schwab@havas.com