En Guadeloupe, Naomi est l'une des meilleures chocolatières au monde, et Natacha une agricultrice en reconversion. Toutes les deux se sont lancé un défi ambitieux : celui de réinvestir la terre de leur île natale.
Pendant plusieurs années, Naomi a quadrillé à pied son île à la recherche de semences historiques. De son côté, Natacha a aménagé la parcelle de forêt de ses grands-parents. Chacune à sa manière relance les cultures patrimoniales de l’archipel en replantant des arbres et des semences locales longtemps oubliées. En misant sur une agriculture durable qui préserve les sols, les réserves d’eau et la biodiversité, les deux femmes font revivre leurs cultures ancestrales et participent au développement de l'économie locale. Pleinement conscientes des enjeux de notre époque, elles tracent leurs sillons, en partant à la reconquête de leurs identités.
C'est dans les zones épargnées par la pollution au chlordécone – pesticide utilisé entre 1972 et 1993 dans les bananeraies et dont la toxicité est à l’origine de nombreuses pathologies – que les deux femmes produisent des cabosses et des gousses afin de les transformer en chocolat et vanille 100 % guadeloupéens. Face à la concurrence des produits d’importation, elles développent en parallèle des filières locales de luxe, participant ainsi à l’économie touristique de l'île.
Grâce à leur entreprise, Naomi et Natacha offrent des perspectives de carrière à la jeunesse de leur territoire, confrontée au chômage et à l’exode. Dans leur projet, les deux amies sont soutenues par les chefs cuisiniers et les épiceries fines de Guadeloupe. Cette collaboration crée une économie circulaire et vertueuse, et l'argent investi dans leurs productions est directement réinjecté dans le développement de l’économie locale.
Afin de développer ce secteur d'emplois et susciter des vocations, elles se sont donné la mission de transmettre l'histoire de ces cultures abandonnées, aussi sombre fût-elle. Les cultures patrimoniales étaient produites dans les plantations esclavagistes. Après l'abolition de l’esclavage en 1794, ces filières ont été abandonnées au profit de productions moins gourmandes en main-d'œuvre, comme la canne à sucre ou plus tard la banane.
Naomi et Natacha croient en leur modèle moins intensif et plus diversifié que les monocultures dominantes. Les deux pionnières partagent leur ambition avec la jeunesse de l'île, et transmettent leurs espoirs aux étudiants et aux jeunes agriculteurs.
Documentaire inédit
52 min
Écriture et réalisation
Sophie Vernet
Production
Docland Yard
Avec la participation de
France Télévisions
Directeur des contenus
du pôle Outre-mer
Laurent Corteel
Directeur adjoint des contenus, en charge des documentaires
Sophiane Tilikete
Conseillère de programmes
Aurélie Hamelin-Mansion
2024
À voir sur
francetv.preview
Disponible sur