Pays de Savoie : sur la mauvaise pente ?

Sale temps pour la planète
Lundi 6 janvier à 21.05 sur France 5 et sur france.tv

En Savoie, les paysages de carte postale prennent des couleurs moins éclatantes… Certains étés, le « Toit de l'Europe », le mont Blanc, devient tristement le mont Gris, dépouillé de son manteau neigeux, couvert de poussière saharienne. Depuis 1850, la température dans les Alpes a grimpé de 2 °C. La montagne change. Ses vallées verdoyantes sont en plein bouleversement.

À différentes altitudes, les stigmates sont bien visibles, même s’ils échappent aux visiteurs lambda ! Pourtant, c’est bien sur les routes qu’ils empruntent que les dégâts sont les plus frappants. Conséquence du gel et des pluies diluviennes, amplifiés par le changement climatique, les falaises s'effritent, s’effondrent, se délitent. Les blocs, parfois gigantesques, s’écrasent sur les axes routiers.

Le phénomène s’accentue et préoccupe Anne Lescurier, chef du service Risque naturel du département. À la tête d’une équipe d’experts et de cordistes aguerris, elle cherche le plus possible à sécuriser les routes pour éviter de nouveaux drames. Suspendus à des centaines de mètres du vide, les cordistes travaillent dans des conditions extrêmes : boue, neige, gel, instabilité et danger permanents. Ils luttent contre le temps, pour que les routes soient à nouveau praticables et empêcher l’effondrement de l’économie locale. En 2023, après l’éboulement dramatique de la vallée de la Maurienne, ce sont 18 mois de travaux acharnés pour rouvrir les axes vitaux. Avec son service, Anne Lescurier surveille 1 000 kilomètres de routes départementales sur les 3 000 que compte la Savoie.

Mais les falaises ne sont pas les seules à trembler. Le modèle économique, qui fait la richesse des Alpes, tout entier, vacille. Depuis plusieurs années, avec une neige de plus en plus rare, les stations enchaînent des saisons difficiles. La mythique station des Saisies, qui n'était autrefois qu'un hameau désert, accueille aujourd’hui jusqu’à 17 000 vacanciers en pleine saison. Mais que faire quand l'or blanc se raréfie ? Quand la neige n’est plus au rendez-vous ? Les canons à neige deviennent un non-sens au regard des ressources qui s’épuisent. Faut-il continuer d’équiper toujours plus les stations ou faut-il s’adapter ? Ne faut-il pas vendre la montagne pour ce qu’elle est ? Un paysage exceptionnel où l’on peut se reconnecter avec la nature ?

La neige artificielle, autrefois solution miracle, apparaît désormais comme un paradoxe : consommatrice vorace d’eau et d’énergie, elle creuse encore les failles dans une région qui manque déjà de ressources. Dans les prochaines années, maintenir les prairies, assurer une réserve suffisante en eau représenteront des enjeux de taille. À ce titre, l'élevage savoyard, pilier de la montagne avec les alpages, lutte déjà pour sa survie. Les canicules successives assèchent les pâturages, rendant la production de foin incertaine. Alors que les charges explosent, les éleveurs peinent à maintenir une activité déjà mise à mal par l’urbanisation galopante.

Heureusement, pour freiner cette fuite en avant, des initiatives voient le jour. À Bourg-Saint-Maurice, un funiculaire encourage la mobilité douce. À Sallanches, une centrale hydroélectrique alimente 20 % des foyers en énergie verte. Des alliances inattendues se tissent entre éleveurs et professionnels du tourisme pour freiner les appétits des promoteurs immobiliers. Mais ces efforts suffiront-ils à enrayer la fuite en avant ?

Les Alpes, autrefois sanctuaire naturel, se retrouvent en proie à deux fléaux de taille, un réchauffement climatique implacable et une pression immobilière croissante. Dans cette course contre la montre, une question est sur toutes les lèvres : comment préserver ces montagnes, emblèmes de nos paysages, pour les générations futures ? Entre nature à protéger et activités humaines à réinventer, les Alpes doivent relever un défi colossal pour ne pas glisser sur une mauvaise pente !

Sale temps pour la planète 
est la série documentaire emblématique de France 5 et témoigne de son engagement en faveur de l'environnement. 

Inédit

Un film de
Morad Aït-Habbouche

Production
Elle Est Pas Belle La Vie !
MAH Production 

Avec la participation de
France Télévisions

Pôle documentaire et science
Xavier Grimault
Amandine Picault
Benoit Raio de San Lazaro

Directeur documentaire
Antonio Grigolini

2024

À voir sur
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Disponible sur
 © france.tv

Sabine Lelièvre
Contact - France Télévisions
Clara Baledent
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