Plongez dans l'histoire et la culture du ukulélé, de ses origines à Madère et Hawaï jusqu'à son adoption en Polynésie française. Le film met en lumière la convivialité que cet instrument apporte, en suivant des passionnés et des musiciens sur diverses îles polynésiennes. À travers des témoignages et des performances musicales, ce documentaire suit cette petite guitare devenue un symbole de joie et de partage, incarnant l'esprit festif des îles.
C'est le récit d'un petit instrument, à peine plus grand qu'un violon, que les Hawaïens ont surnommé ukulélé, la puce sauteuse. C'est en provenance de Madère qu'elle arrive à Honolulu par un beau matin d'août 1879, sur le Ravenscrag, un navire avec 423 migrants portugais à son bord. Parmi eux, trois ébénistes. Dans leur bagage, une braguinha, une petite guitare de Madère, l'ancêtre du ukulélé. Les Hawaïens, adeptes des percussions et de la flûte nasale, découvrent alors avec émerveillement une nouvelle émotion musicale que les Européens appellent l'« harmonie ». D'autant plus qu'un des Portugais du navire est un virtuose du braguinha. Le ukulélé devient très vite l'instrument favori du roi d'Hawaï, David Kalakaua. L'instrument est alors estampillé d'une couronne à l'extrémité du manche. C'est le début d'une saga musicale qui va répandre la joie de vivre aux quatre coins du monde.
Après avoir conquis le cœur des Hawaïens, le ukulélé part à la conquête du continent américain. Il s'invite dans les studios d'Hollywood et devient l'accessoire incontournable des icônes pop (Laurel et Hardy, Marilyn Monroe, Elvis Presley) et même des astronautes, comme Neil Armstrong que l'on surprend en train d'en jouer, après avoir foulé le sol lunaire !
En Polynésie française, le ukulélé a évolué de manière unique. À Tahiti, l'instrument est devenu un symbole de joie, souvent joué lors des « bringues », des rassemblements festifs. Le documentaire suit des passionnés de cette petite guitare, et met en lumière les artisans qui perpétuent la tradition de sa fabrication. Les Tahitiens, à l'époque, ne connaissaient pas encore la lutherie. Ils ont commencé par tailler leur instrument dans une seule pièce de bois, y apposant une membrane en peau de requin tendu pour qu'il résonne, et des cordes en fil de pêche, pour qu'il sonne. Aujourd'hui, ce sont toujours des menuisiers qui les fabriquent dans leur atelier. Un savoir-faire transmis de père en fils.
À Raiatea, le film rend hommage à Vehia Paraue, un musicien légendaire qui a révolutionné la technique du ukulélé avec des trémolos emblématiques, créant ainsi un élan sans précédent pour le développement de la pratique du ukulélé tahitien dans tout le Pacifique. Dans la famille du célèbre chanteur, l'art du ukulélé se transmet aux contacts des aînés dans le cercle familial. Mais en ville, aujourd'hui, d'autres se consacrent à faire vivre cette tradition en l'enseignant dans des écoles.
Enfin, aux îles Cook, le ukulélé est non seulement un instrument de musique, mais aussi un moyen de gagner sa vie et de partager la culture locale. Les habitants le surnomment le ukalélé, fabriqué à la main à partir de la moitié d'une noix de coco. Des musiciens talentueux tels qu'Abraham Tauta et Ana Maine ont bravé les traditions pour en jouer.
Quelle que soit la forme de l'instrument, l'important, c'est la joie qu'il transmet. C'est cette ferveur qui a conquis toute la Polynésie. Chaque île de l'océan Pacifique s'est appropriée cette petite guitare en lui donnant un supplément d'âme. Peu importe où on met le pied au fenua, le ukulélé est un gage d'hospitalité et incarne à lui seul l'esprit des îles.
Documentaire Archipels
52 min
Écrit et réalisé par
Antoine Laguerre
Production
La Compagnie des Taxi-Brousse
Avec la participation de
France Télévisions
TV5 Monde
Directeur des contenus
du pôle Outre-mer
Laurent Corteel
Directeur adjoint des contenus, en charge des documentaires
Sophiane Tilikete
Responsable de programmes
Gabrielle Lorne
2024