Administrateur colonial, résistant d'Outre-mer…
Qui était vraiment Félix Eboué ?

Né en Guyane en 1884 d'une famille descendante d'esclaves, Félix Éboué est promis à un avenir brillant tant il excelle lors de sa scolarité. Ami de René Maran, après des études à Bordeaux et à Paris, il devient en 1909 haut fonctionnaire affecté à l'Afrique équatoriale française qui regroupait les quatre colonies du Gabon, du Moyen-Congo, de l'Oubangui-Chari et du Tchad. Sur place, l'homme se distingue par son approche humaniste et respectueuse des coutumes et par son souci d'apprendre les langues locales. Durant sa carrière, il enchaîne les postes à hautes responsabilités : secrétaire général de la Martinique en 1932, gouverneur de la Guadeloupe en 1936 ou encore gouverneur du Tchad à partir de 1938.

Suite à l'appel du général de Gaulle le 18 juin 1940, Félix Éboué s'engage dans la Résistance et prend la décision de rallier le Tchad à la France libre. Ce choix permettra des mouvements hautement stratégiques, faisant de l'Afrique équatoriale française un point d'appui stratégique contre le régime de Vichy. Un effort de guerre essentiel, reconnu par de Gaulle lui-même, qui nommera Félix Éboué gouverneur général de l'Afrique équatoriale française le 12 novembre 1940.

Alors que la guerre n’est pas terminée, Félix Éboué est victime d’un malaise. Hospitalisé, il meurt le 17 mai 1944 à l’âge de 59 ans. Il n’a pas eu le temps d'apprendre le succès du débarquement en Normandie en juin 1944. La nouvelle de sa mort en pleine guerre provoque une onde de choc, en particulier aux Antilles-Guyane. Son épouse, Eugénie Eboué, œuvrera pour sa mémoire et s'engagera en politique par la suite. En 1949, la reconnaissance nationale est à la hauteur du personnage : Félix Eboué est panthéonisé. 

Gouverneur colonial, intellectuel et héros de la Seconde Guerre mondiale, Félix Éboué a marqué son époque par sa loyauté, son courage et sa complexité. Découvrez le parcours hors norme d'une figure encore trop méconnue, à travers les témoignages notamment des historiens Eric T. Jennings,  Arlette Capdepuy et Géraud Létang.