Obésité, une vie à reconquérir

Loin de la grossophobie du monde extérieur et des contraintes liées à leur poids, Clémence, Jonathan, Shirelle et Nelda vont devoir cheminer pour (ré)habiter leur corps.

Alors qu'apparaissent de nouveaux traitements injectables, l'équipe médicale rappelle que seule une prise en charge globale amène des résultats. Les soignants vont alors, pendant 8 à 12 semaines, les aider à retrouver un équilibre alimentaire, pratiquer une activité physique adaptée à leur surpoids, mais surtout retrouver une estime de soi suffisante afin de mieux vivre dans leur corps. Certains vont en sortir transformés.

Clémence, 33 ans, habite à Boulogne-sur-Mer et travaille à Berck. Sa prise de poids est surtout liée à des événements de vie : rejet familial, rupture amoureuse, décès de son père.

Jonathan, 36 ans, habite à Enghien-les-Bains. Suite à une blessure au genou il y a cinq ans, il a pris 50 kilos. Il souffre de troubles du comportement alimentaire et s'est auto-exclu de son groupe d'amis amateurs de crossfit.

Nelda, 44 ans, vit à Cayenne en Guyane. Mère de quatre enfants, dont l'aîné de 22 ans souffre d'un handicap lourd, elle effectue son deuxième séjour à Berck-sur-Mer. Lorsqu'elle faisait 250 kilos, elle craignait pour sa vie. Aujourd'hui encore, sa survie est un enjeu. À Cayenne, elle a créé une association pour personnes en situation d'obésité.

Shirelle,18 ans, est étudiante à Paris. Elle a toujours été en surpoids mais son obésité s'est aggravée avec la période covid. Elle suit des cours de cinéma et théâtre et rêve de devenir actrice. 

Note d'intention du réalisateur

« Au départ de ce film, il y a d’abord le constat qu'en France les clichés sur les gros ont la vie dure. On pense qu’ils méritent ce qui leur arrive, et que la sédentarité et la malbouffe en sont les causes essentielles. Or les médecins de l'hôpital maritime de Berck (APHP) sont formels : l’obésité est une maladie métabolique chronique. Ses causes sont multiples, et bien souvent le facteur psychologique est aggravant. Les nouveaux traitements injectables ne sont pas miraculeux et n'offrent de résultats que s'ils s'accompagnent d'une prise en charge globale. 

Je voulais, ensuite, faire un film positif sur l'hôpital public, où le temps long, l'écoute et la bienveillance sont au cœur des parcours de soin. C'est le cas à l'hôpital maritime de Berck-sur-Mer, centre de référence pour le traitement de l'obésité.

En suivant quatre patients tout au long de leur séjour (8 à 12 semaines), je souhaitais rendre cette maladie sensible et tenter d'abolir la barrière symbolique qui se dresse entre les obèses et les minces. Une barrière d'incompréhensions et de préjugés. Car, à l'image de Daniel qui a perdu son fils de 17 ans dans un accident de moto et qui est devenu obèse à 50 ans, personne n'est à l'abri. »