Pour la diffusion de L'intruse

Entretien avec Mélanie Doutey et Lucie Fagedet

Mélanie, qu'est- ce qui vous a plu dans cette série ?

J'étais hyper heureuse de me lancer dans cette aventure. J'ai trouvé intéressant que le scénario mette en avant ces deux personnages de femmes, d'âge différents, sans qu'on parle de compétition féminine.

J'ai évidemment été touchée par la sensibilité et la fragilité de Paula qui s'épanouit dans la force et l'adversité. 

Qu’avez-vous ressenti quand on vous a proposé le rôle ? En tant que mère, vous êtes-vous projeté dans votre personnage ? 

Bien sûr ! On a toutes et tous, puisque ce n’est pas que les femmes qui sont concernées, été inquiétés par la recherche en dernière minute d’une baby-sitter. Qu’est-ce qui fait qu’on va choisir cette personne-là ? Pourquoi notre instinct va valider cette blonde ravissante, alors que c’est un diable qui commet des meurtres sans mon aval. (rires)

Qu’est-ce qui vous a plu dans votre personnage ?

C’est la force qu’elle trouve en elle. C’est un personnage qui est au début, esseulée, ayant perdu des hormones de boost, suite à la naissance de son bébé. Elle reprend son boulot et se trouve incompétente. On ne la respecte pas lors de son retour au travail. On lui demande si elle a pu consacrer un peu de son congé maternité à trouver de nouvelles idées. Dès sa reprise, il faut qu’elle assure.

La charge mentale est aussi abordée de façon plutôt intelligente. Paula est exsangue. Elle a un enfant qu’elle aime plus que tout. Elle essaye de faire au mieux, mais la terre s’écroule autour d’elle. Au moment où on pense qu’elle va être abattue, au sol, elle trouve en elle l’amour, la foi ou simplement une curiosité pour essayer de comprendre. C’est tout cela qui la fait rebondir.

Paula n’est pas intéressée par la notion de culpabilité. Elle souhaite surtout comprendre comment le personnage de Tess a pu aboutir à cette monstruosité. Ce n’est pas une enquête policière mais une enquête de psychologie.

Et vous, Lucie, pourquoi avez vous accepté ce rôle ?

Quand Shirley m’a parlé de la série, j’ai immédiatement pensé au personnage d’Esther (du film de Jaume Collet-Serra, NLDR). C’est un des premiers films d’horreur que j’ai vu, à l’âge de dix ans, qui m’a traumatisé. Je me suis dit que se serait une bonne manière de rompre le sort.

J’ai passé des essais de manière très classique. Un premier tour, puis un second où Léa et Mélanie étaient présentes. J’étais très stressée.

Lorsque Shirley m’a annoncé que j'étais prise, j’étais hyper heureuse. Premièrement, de la retrouver sur un plateau, ayant adoré travailler avec elle sur SKAM. Puis, de défendre un personnage aussi complexe, avec des personnalités différentes en fonction des personnes avec qui elle interagit. Enfin, pouvoir me confronter à un registre que je ne connaissais pas du tout, celui du genre, m'a rendue très heureuse.

Propos recueillis par Clara Luc.