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Communiqué de presse
À Beaucaire, petite ville du Gard dirigée par le Rassemblement National depuis plus de dix ans, vit la plus grande communauté sud-américaine de France. Équatoriens et Boliviens pour la plupart, ils sont arrivés après avoir transité par l’Espagne pour travailler dans les exploitations agricoles de la région.
Selon la mairie, ils seraient moins d’un millier. En réalité, ils représentent aujourd’hui plus de 3000 personnes, c'est-à-dire près d’un tiers de la population de la ville. Ils résident majoritairement dans le centre-ville médiéval, un centre-ville marqué par une paupérisation grandissante. Leurs conditions de vie sont dures avec des logements insalubres, un travail harassant et une intégration mise à mal par des locaux souvent hostiles à cette nouvelle migration.
Parmi ces "détachés agricoles", une mère et son fils. Fernanda, 50 ans, enchaîne les contrats précaires et les heures "payées au noir" pour assurer un avenir à son fils, Ismael. Cette mère courage n’oublie pas, malgré son travail éreintant dans les champs, d’être un moteur pour l’intégration de la communauté, œuvrant quotidiennement dans la seule association venant en aide aux nouveaux arrivants. Une association fragilisée par un contexte politique de plus en plus violent. Fernanda décide d'apprendre le français et à s’investir davantage dans la vie locale.
Ismaël a presque 19 ans et un français encore un peu fragile. Il passe son bac à la fin de l’année. D'ici là, il révise, pense à l'avenir mais ne peut aussi s'empêcher de douter et de se faire rattraper par la nostalgie d’un pays perdu, l’Equateur.
Entre la mère et le fils, c’est une relation faite de silence et de douceur, mise à l’épreuve par les changements de vie qui s’annoncent, une population invisibilisée qui prend la parole.
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