
Note d'intention
Production Elephant Story
Stéphanie, Camille, Isabelle et Nafissa sont toutes victimes d’un même violeur. Elles vivent au même endroit : la station balnéaire des Saintes. Elles ne vont pourtant pas s’exprimer et être entendues de la même façon. Elles n’ont pas le même âge, pas la même histoire, ont-elles même la même souffrance ?
Après la nuit met ces femmes victimes d’un même agresseur au centre du récit. Nous voulions être avec elles au cœur de l’intime et suivre l’onde de choc qui se propage dans chaque interstice de leurs vies. De la sidération à une possible reconstruction, nous restons collés à elles, à leurs silences autant qu’à leurs paroles qui peu à peu se libèrent.
Leur force, elles vont la trouver dans le groupe qu’elles forment et le combat qu’elles vont mener pour faire éclater la vérité. Face au déni de la communauté qui refuse de croire qu’un violeur en série sévisse aux Saintes, elles seront aidés par Karine et Romain, une jeune gendarme et un flic sur la touche, qui traquent inlassablement pour elles et avec elles ce violeur insaisissable.
Le procédé original en fiction des « face caméra » nous donne accès aux pensées des femmes (les seules à s’exprimer ainsi frontalement dans la série). Ces « face cam » renforcent souvent les séquences, mais apportent aussi parfois des dissonances face à ce que nous voyons. Ces prises de parole soulignent les masques que nous mettons, le jeu social, la peur du jugement et la difficulté à se faire entendre. Elles forment un Chœur des Femmes tout au long de l’histoire.
Après la nuit traite de vies qui basculent après un viol. De la honte, de la pression sociale, de la difficulté à vivre. Et parfois, de l’impossible reconstruction. Les victimes ne peuvent pas toutes mener le combat jusqu’au bout, elles ne parviendront pas toutes à vivre après le drame. A ce titre c’est un récit qui, dans son intemporalité même, est terriblement contemporain.
Elise Castel, Gaëlle Cholet et Guillaume Renouil