
Manuel Alduy & Morad Koufane (direction de la fiction internationale
de France Télévisions)
Lorsque Cinétévé et 24 25 Films nous ont présenté Kaboul, nous avons immédiatement perçu la force et la nécessité de ce projet. La chute de Kaboul en août 2021 fut un événement historique majeur, dont les conséquences résonnent encore aujourd’hui : répression des femmes, exactions des talibans, tragédies humaines et dilemmes politiques occidentaux.
Avec une approche chorale et immersive, Olivier Demangel et Thomas Finkielkraut nous plongent dans ces quinze jours de chaos et de basculement. En suivant des Afghans en fuite, des diplomates tentant d’agir, des militaires confrontés à l’inéluctable, la série explore avec justesse et émotion la complexité de cette crise. Elle garde aussi en son cœur un rythme thriller en suivant l’infiltration d’un jeune militaire afghan pour déjouer un attentat tout proche de l’aéroport, renforçant ainsi la tension dramatique et la portée du récit.
Projet européen ambitieux, porté par notre Alliance européenne et 10 diffuseurs publics européens, Kaboul s’inscrit dans la mission de France Télévisions de raconter l’Histoire à travers des fictions d’envergure, porteuses de sens et d’émotion. Nous sommes fiers de soutenir cette œuvre essentielle, qui témoigne d’un moment clé de notre époque et du combat toujours actuel pour les droits fondamentaux.
Fabienne Servan Schreiber, Charlotte Ortiz, Matthias Weber et Thibault Gast (coproducteurs Cinétévé et 24 25 Films)
Le 15 août 2021, Kaboul bascule dans le chaos avec l’arrivée des talibans. Parmi ceux qui sont témoins de cette tragédie en direct, Fabienne Servan-Schreiber, présidente de Cinétévé, s’engage dans le sauvetage de plusieurs familles d’artistes afghans menacées. Observant cette situation dramatique, Matthias Weber, producteur chez 24 25 Films, lance l’idée qui s’impose à tous les deux comme une évidence : cette histoire doit être racontée sous forme de série de fiction.
Dans la foulée ils contactent Olivier Demangel et Thomas Finkielkraut qui se lancent avec passion tant cette histoire les bouleverse comme elle a bouleversé la planète entière.
C’est ainsi qu'est né Kaboul, un projet porté par un regard à la fois intime et global, celui de celles et ceux qui ont vécu ces quinze jours d’anéantissement, de décisions impossibles et d’espoirs brisés.
Nous avons imaginé une série chorale et intensément humaine, suivant le destin de personnages aux parcours multiples : Afghans fuyant leur pays, diplomates tentant d’agir, journalistes témoins de l’histoire, militaires confrontés à l’inéluctable. Une série qui embrasse la complexité d’un événement mondial, en donnant à voir des points de vue divers, à travers une narration immersive et engagée. Une série profondément européenne .
Notre ambition commune, entre Cinétévé et 24 25 Films, est d’offrir une œuvre authentique, portée par l’urgence de témoigner et la nécessité de se souvenir.
Olivier Demangel & Thomas Finkielkraut (auteurs)
Durant deux semaines, le monde entier a été tenu en haleine par l’évacuation de Kaboul. Non seulement parce que la vie d’hommes et de femmes était en jeu, mais aussi parce que la (re)prise de Kaboul par les Talibans a interrogé chacun de nous sur l’efficacité des guerres que l’Occident mène depuis quelques décennies. À quoi bon vingt ans d’occupation américaine si, au moment même où ceux-ci rendaient leur autonomie aux Afghans, le régime qu’ils étaient venus chasser reprenait immédiatement le pouvoir ?
La série que nous proposons aujourd’hui, Kaboul, tente d’aborder ces questions en immergeant le spectateur dans la furie et la folie de ces deux semaines d’évacuation, ponctuées d’immenses drames et d’autres plus intimes, d’histoires inouïes, de déceptions, de désillusions, d’espoirs nouveaux. Nos personnages incarnent chacun une facette de cette furie. Des Afghans en fuite, bien sûr, au premier rang desquels la famille Nazany et ses quatre représentants du monde afghan le plus en péril - une mère magistrate, un père intellectuel, une fille é́tudiante en médecine et un fils soldat de l’armée régulière - mais également le chef de la sécurité de l’ambassade de France ou encore un ancien général, cible évidente des Talibans qui s’apprêtent à reprendre le contrôle du pays. Face à cette population désarmée et désespérée par l’arrivée de leurs anciens bourreaux, les ambassades française, italienne et des militaires allemands vont faire de leur mieux pour épargner le plus de vies et évacuer celles qui sont le plus en danger. Le timing de leur évacuation va imprimer la narration et lui donner, en quelque sorte, sa vitesse. Mais le tableau de cette évacuation serait incomplet sans une représentation des services secrets américains et leur rôle lors de l’évacuation de Kaboul. Un agent de la CIA va incarner ces enjeux et nous permettre de donner le tableau le plus fin et précis possible de la situation.
Le récit sera en effet composé de deux strates superposées dont la complémentarité nous semble à même de représenter la complexité de l’évacuation : d’un côté, le stress et l’angoisse des Nazany et des Afghans en général qui veulent quitter le pays à tout prix, conjugués à ceux de Gilles, Giovanni et Vera - respectivement chef de la sécurité de l’ambassade de France, jeune diplomate propulsé consul d’Italie et militaire allemande embarquée dans une mission périlleuse. De l’autre, la traque d'une cellule de l'État Islamique, qui va dynamiser et ajouter un rythme de thriller au récit, qui s'intensifie lorsque la cellule passe à l'action, provoquant une dernière et tragique bavure de l'armée américaine. Cela rend compte de ce qui fut, aussi, en jeu, durant ces deux semaines : les Talibans pouvaient se révéler des alliés objectifs des Occidentaux du moment où ceux-ci s’étaient découvert un ennemi bien plus redoutable et dangereux - Daesh.