
Ce documentaire nous plonge au cœur d’un dispositif de justice restaurative.
Durant un an, des victimes et des auteurs de crimes acceptent de dialoguer et de confronter leurs histoires, pour tenter ensemble de se réparer.
Résumé
En France, victimes et auteurs d’infractions, de délits ou de crimes peuvent se rencontrer et dialoguer lors de dispositifs sécurisés et encadrés. Cela s’appelle la « justice restaurative ».
Inscrite au Code pénal depuis 2014, la justice restaurative est pensée comme un complément à la justice pénale et offre un espace sécurisé d’échanges entre des victimes et des auteur.e.s
L’objectif est de permettre aux victimes de se reconstruire, et aux auteurs de prendre pleinement la responsabilité de leurs actes, afin de limiter le risque de récidive.
Ce film suit l’un de ces dispositifs durant une année.
Amélie, conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation, et Séverine, juriste dans une association de victimes à Auxerre, ont été formées comme médiatrices pour mettre en place ces rencontres.
Pendant des mois, elles préparent Marthe, Aurélien, Sylvain et JF, incarcéré.e.s pour assassinat ou tentative d’assassinat sur conjoint. En parallèle, elles suivent Emeline, Evelyne et Marie, victimes de crimes similaires.
Après plusieurs mois d’entretiens préparatoires, les participant.e.s, tou.te.s volontaires, vont se rencontrer pour échanger à cœur ouvert sur leur vie depuis le drame.
Encadré.e.s par les médiatrices et deux bénévoles formées, victimes et auteur.es acceptent de plonger au fond de leur histoire et de leurs émotions. Chacun.e va devoir affronter ses traumatismes pour trouver, peut-être au bout du chemin, une réparation.
Note d'intention d'Isabelle Vayron et Chloé Henry Biabaud
« Nous avons découvert la justice restaurative en 2013, au cours d’un tournage en Floride pour un projet de film sur la justice américaine.
Lors de nos rencontres avec des détenus et avec des victimes, dans un déluge de vies broyées par une justice extrêmement punitive, nous avons été bouleversées par une autre approche.
C’est une femme exceptionnelle, Agnès Furey, qui nous a guidées. Après des années de chagrin et de questions sans réponses, elle avait choisi d’entrer en contact avec Léonard Scovens, l’assassin de sa fille et son petit-fils.
Agnès et Léonard se sont ainsi écrit onze années durant, avant de publier le recueil de leurs échanges épistolaires, sous forme de poésies. Cette correspondance les a aidés à se reconstruire, l’un et l’autre. Et la puissance de leur dialogue nous a saisies.
Puis, nous avons découvert d’autres rencontres entre victimes et criminels, et nous en avons fait un film documentaire, désireuses de montrer ce que pouvait être Une autre justice. Un film diffusé sur Public Sénat en 2016, au moment où la justice restaurative commençait à se déployer en France. Au fil des années et des projections d’Une autre justice, notamment en prison, nous avons eu l’occasion de rencontrer les membres de l’Institut français de la justice restaurative, ainsi que des associations de victimes et des membres du SPIP (Service de probation et d’insertion pénitentiaire) dont l’enthousiasme, le professionnalisme et les qualités humaines nous ont marquées.
Animées par une envie commune de donner à voir et à comprendre les ressorts de la justice restaurative, nous nous sommes intéressées à son protocole très pensé et très réfléchi. C’est ainsi qu’est née l’idée d’un film qui suivrait l’intégralité d’un processus de justice restaurative.
A Auxerre, dans l’Yonne, grâce à la confiance que nous ont accordée Amélie Bousseau (SPIP) et de Séverine Collado (association de victimes Adavirs), nous avons été les témoins privilégiées d’un dispositif inédit. Depuis les premiers coups de téléphone informant des victimes, et les premiers entretiens menés avec des détenus à la prison de Joux-la-Ville, Amélie et Séverine ont permis que nous les suivions à chaque étape d’un dispositif appelé « RDV » : Rencontre Détenus Victimes, sur la thématique : « assassinat ou tentative d’assassinat sur conjoint ».
Il est important de souligner qu’il ne s’agit pas des mêmes affaires – dans ces cas-là, on parle de médiation restaurative – mais de rencontres entre des personnes concernées par la même typologie d’infraction.
En immersion pendant un an, nous avons donc filmé les entretiens préparatoires, puis les rencontres « par groupe » entre victimes et entre détenu.e.s, les cinq rencontres « plénières », et enfin la rencontre bilan.
Notre objectif était de capter comment victimes et détenu.e.s sont préparés à tout entendre – ou tout demander – de façon à ce que ces rencontres soient réellement bénéfiques.
Au travers de ce film, nous pouvons comprendre comment une réparation psychologique peut surgir, individuellement et collectivement, lorsqu’on prend le temps de la rendre possible ».
À la suite de la diffusion du documentaire, Marie Portolano propose un débat avec Linda Testouri, psychologue clinicienne spécialisée en psycho-criminologie, victimologie, psychotrauma, et Robert Cario, professeur émérite de criminologie, université de Pau, fondateur de l'Institut français pour la justice restaurative.
© Nathalie Guyon - FTV
#INFRAROUGE
Présentation
Marie Portolano
Auteures et réalisatrice
Isabelle Vayron
Chloé Henry Biabaud
Produit par
Chasseur d’étoiles 2025
Anne Gintzburger
Avec la participation de
France Télévisions
Pôle documentaires société et géopolitique
Antonio Grigolini
Renaud Allilaire
Julie de Mareuil
Sophie Chegaray
A voir sur
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