Mort de l'ourse Cannelle, la blessure pyrénéenne

Résumé

Le 1^er novembre 2004, alors qu’ils participent à une battue au sanglier sur la commune d’Urdos, dans les Pyrénées-Atlantiques, six chasseurs se retrouvent face à l’ourse Cannelle. L’un d’entre eux abat l’animal d’un coup de fusil. Dans les heures qui suivent, une immense émotion traverse la France, relayée par le président de la République de l’époque, Jacques Chirac, qui déplore en conseil des ministres une « grande perte pour la biodiversité ». Car Cannelle n’est pas un animal tout à fait comme les autres : c’est la dernière représentante de la souche pyrénéenne d’ours bruns.

Une véritable tempête populaire et médiatique s’abat alors sur le paisible village d’Urdos. Les habitants, pourtant étrangers aux faits, deviennent les victimes collatérales d’un emportement qui les dépassent. Ils vont subir pendant plusieurs années intimidations et harcèlements d’une grande violence. Une pression que la relaxe du chasseur au pénal en raison d’un « état de nécessité » puis sa condamnation au civil parviendront difficilement à faire retomber.

Aujourd’hui encore les tensions sont vives ; mais elles se polarisent sur un autre volet de l’affaire : les réintroductions d’ours, décrétées dès le lendemain de la disparition de Cannelle. En vingt ans, les différentes campagnes de relâche ont permis de relever la population ursine des Pyrénées, la portant à près de 85 individus contre une quinzaine seulement en 2004. Mais elles ont ulcéré une partie du monde pastoral qui déplore les menaces que représente la présence des ours pour les différents usagers de la montagne pyrénéenne et qui craint pour la survie de son activité.

Revenant à l’épicentre du séisme, interrogeant certains des protagonistes de l’époque, ce documentaire s’attache à retracer le fil des événements qui ont conduit à la disparition de l’ourse Cannelle et questionne les conséquences à long terme de cette affaire hors norme.