
Dossier de presse
NOTE D'INTENTION DES REALISATRICES
ZONZ est d’abord une série carcérale d’évasion sur six ados qui s’évadent du quartier pour mineurs d’une prison réputée inviolable. C’est aussi une comédie d’action vitaminée mais avec des personnages complexes - une série à la croisée de Prison Break et Misfits, à la sauce pop Guy Ritchie.
Nourris de pop culture et bien décidés à se tirer dès que possible, nos personnages mettent en place un plan en quinze bandes pour filer à l’anglaise. Mais évidemment la réalité n’est pas une série de la Fox, et le groupe va bientôt découvrir que n’est pas Michael Scofield qui veut.
Au fondement de la série, une double ambition :
Quand Alice arrive en prison, en véritable poisson hors de l’eau - et en complet déni sur les raisons de son incarcération - elle doit s’adapter pour survivre. On s’immerge avec elle dans son quotidien carcéral, et on découvre par ses yeux la réalité de la vie des jeunes en prison. ZONZ, en effet, entend rendre compte d’une expérience authentique de la prison - et tant l’écriture que la DA s’appuient sur un important travail de recherches documentaires. Une sociologue spécialiste des mineurs incarcérés accompagne le projet depuis son initiation.
Pour autant, la série n’est pas documentaire : elle s’écrit à hauteur des yeux des personnages, et trouve sa justesse dans celle du traitement des ados. En dépit de leur passé compliqué, Alice et ses amis sont des jeunes comme les autres, qui se débattent dans des problématiques quotidiennes et universelles. A la ligne de l’évasion s’ajoute ainsi celle de la vie émotionnelle de nos personnages. Ils ont beau être incarcérés, ils n’en sont pas moins des ados avec des élans amoureux, des aspirations, des angoisses, et capables de n’importe quelle connerie pour tromper leur ennui.
Et ce projet d’évasion a beau être illégal, c’est un projet quand même, qui va souder le groupe d’adolescents, et leur faire du bien.
A la croisée des genres :
Si la série prend appuie sur la réalité et les codes de la prison, il s’agit de faire un pas de côté vis à vis du traitement habituel de l’univers carcéral via la comédie et une direction artistique résolument pop. Car si le fond de la série est grave - ce qui se joue pour nos personnages, au final, c’est toute leur vie - ZONZ est avant tout une comédie, portée par les dialogues rythmés et impertinents, et par les situations improbables : Nous n’avons clairement pas affaire à des masterminds de l’évasion.
La couleur de la série se trouve alors dans le contraste entre son arène dure, où tout choix est lourd de conséquences, et la force de vie de ces ados. Sa tonalité dans la juxtaposition des scènes de comédie franche et de drame sincère.
Inspirée par les comédies à l’anglaise, La comédie dans ZONZ s’appuie en partie sur de l’humour de montage : association de plans inattendue, plan “commentaire” du plan précédent, inserts surprenants,… Le montage dynamique est au cœur de la grammaire de la série. On cherche à proposer une mise en scène généreuse et ludique (jeux avec l’espace, le temps, les raccords, arrivée inattendue de personnages, accélération, ralentis…) encore appuyé par la présence d’effets (transitions étonnantes, spliscreens, incrustations diverses dans l’images…) qui amuse et surprend sans cesse - en allant chercher tant le rythme d’un Edgar Wright que la modernité des codes de Tik-Tok.
Cette dynamique de la surprise est encore accentuée par l’irruption de l’imaginaire d’Alice dans le réel. En permanence en alerte, Alice projette ses angoisses dans le décor, et lit sur les murs ou sur l’emballage de ses yaourts les réponses aux questions qu’elle se pose.
Une esthétique pop :
ZONZ raconte l’évasion réaliste d’ados en prison, ados eux-mêmes nourris à la pop culture, qui tirent leurs idées des films et des séries qu’ils consomment. Elle s’inscrit donc dans une tradition assumée de films de casse et d’évasion - revisitée par ses personnages. Ce contraste, nourri dès l’écriture, infuse également la direction artistique.
ZONZ prend en effet pour décor la véritable prison centrale de Clairvaux, univers de béton et de grilles, mis en valeur par un cadre soigné et une image graphique qui vise à faire sentir l’enfermement. Mais il s’agit de confronter l’univers urbain et bétonné de la prison avec l’esthétique pop de la tradition cinématographique dans laquelle elle s’inscrit.
L’image cherche donc à faire contraster dynamiquement les murs en béton avec la couleur vibrante et vive, en allant chercher la couleur primaire qui tranche avec la froideur des matériaux et inscrit la série dans une esthétique à l’américaine, nourrie de l’image des comics.
Cette esthétique est bousculée par ailleurs dans les épisodes les plus dramatiques - l’épisode 6, dont le long travelling passe de box en box un jour de parloir, ou l’épisode 7, épisode d’émeute, qui privilégie le steadicam et introduit des plans séquences dans la prison saccagée.
Univers sonore :
Un soin particulier a été apporté au travail du son au tournage. Il s’agissait tout à la fois de vivre une prison de 50 détenus hors champ tout en créant un univers sonore riche et identifiable, qui soit le reflet de la vie carcérale - que l’on sait bruyante. Sondage de barreaux, alarmes de portes, hurlements de gardiens viennent crédibiliser l’expérience de la prison et rythmer la bande sonore - voire parfois ponctuer les dialogues et les situations.
ZONZ est par ailleurs une série très musicale. La composition est signée Laake, artiste électro à l’univers puissant et très singulier, qui apporte à la série une cohérence et une identité sonore forte. D’autres synchros - Odezenne, Thomas Azier, Brav ou Klaus Nomi - émaillent par ailleurs la bande originale de la série, mettant en relief certaines séquences des plus fortes. Et enfin, la série fait appel au célèbre Cambodia de Kim Wilde, chanson préférée d’un des ados incarcéré, qui résonne tout au long de la saison.
Au final
Au-delà de la forme, que l’on voulait généreuse et divertissante, l’enjeu principal de ZONZ, pour nous, est surtout un enjeu de déstigmatisation : peu représentés, les ados en prison font peur et souffrent des préjugés qui leur collent à la peau.
Ce que ZONZ cherche à raconter c’est que, malgré leur parcours chaotique et leurs erreurs de trajectoire, ils sont eux aussi des ados normaux, avec leurs problèmes d’ados et leur vie à mener, parfois marrants, parfois pénibles, et bien souvent malmenés par la vie. Ce n’est pas parce qu’on a pu se tromper qu’on est nécessairement fichus, en somme : la vie trouve toujours un chemin.
Marine Colomies et Marine Maugrain- Legagneur