Outre-mer, et si on bougeait les lignes ?

Décrétée « Grande cause nationale 2025 » par Michel Barnier, alors Premier ministre, la santé mentale des Français se dégrade. Plusieurs indicateurs mettent régulièrement en évidence une hausse des affections mentales depuis la crise covid. Augmentation des suicides, crises liées aux addictions, progression de la démence sénile, un cinquième de la population française serait concerné par les maladies mentales et les troubles psychiques.

Les Outre-mer n’échappent pas à ce phénomène. Son impact est même amplifié par des facteurs locaux qui compliquent la prise en charge des patients. Isolement géographique, crises économiques, vacance de postes de psychiatres et d'infirmiers exacerbent l’insatisfaction des malades et de leurs familles, qui perçoivent souvent le secteur comme le parent pauvre de la médecine.

Les maladies psychiques représentent pourtant le premier poste de dépenses de l’assurance maladie. Des plans sont élaborés, de nouveaux locaux construits, des secouristes en santé mentale formés, des campagnes de prévention lancées, mais les besoins semblent croître encore plus vite. L'organisation des soins et la mise à niveau de la psychiatrie en Outre-mer, avec des moyens budgétaires et humains inférieurs comparés à ceux de l'Hexagone, constituent de véritables défis.

Le label « Grande cause nationale » permettra-t-il d’accélérer la mise en œuvre de solutions ? Si oui, seront-elles efficientes dans l’ensemble du territoire national, Outre-mer compris ? Faut-il développer des approches adaptées aux caractéristiques de chaque territoire ?

Pour répondre à ces questions, Siti Daroussi, en collaboration avec les rédactions du Réseau des 1^ère, reviendra avec ses invités sur la situation dans les Outre-mer, qui appelle une attention particulière et urgente.

Invités

• Dr Stéphanie Lafont-Rapnouil, cheffe de projet animation territoriale en santé mentale, Délégation ministérielle à la santé mentale et à la psychiatrie
• Sandrine Rousseau, députée de Paris (Écologistes, NFP), rapporteure de la mission d'information sur la prise en charge des urgences psychiatriques

En duplex de La Réunion

• Dr François Appavoupoulle, psychiatre, président de la Commission médicale d'établissement public de santé mentale de La Réunion

En duplex de la Guyane

• Dr Boris Houinou Ebo, pédopsychiatre référent au Centre hospitalier ouest Guyanais (CHOG)